Polar, thriller, roman noir...

Catégorie : Lu et approuvé

Mör, Johana Gustawsson

4e de couvertureJohana Gustawson, Mör

Mör: adj. fém. En suédois, signifie «tendre». S’emploie pour parler de la viande.

Falkenberg, 16 juillet 2015. Sur les rives d’un lac, on retrouve le cadavre affreusement dépecé d’une femme. Ses seins, ses fesses, ses cuisses et ses hanches ont été amputés de plusieurs kilos de chair.

Londres, le lendemain matin. La profileuse Emily Roy est appelée sur les lieux d’une disparition inquiétante: l’actrice Julianne Bell a été enlevée à l’aube, et ses chaussures ont été retrouvées à proximité de chez elle, emballées dans un sac de congélation.

Ces deux crimes portent la signature de Richard Hemfield, le «tueur de Tower Hamlets», enfermé à perpétuité à l’hôpital psychiatrique de haute sécurité de Broadmoor. Dix ans plus tôt, il a été reconnu coupable du meurtre de six femmes et de celui de l’ancien compagnon de l’écrivaine Alexis Castells. Comment alors expliquer que ses crimes recommencent?

Mon avis

 

Johana Gustwasson renoue avec les personnages de son premier roman, Block 46 : Emily Roy et Alexis Castells. Une nouvelle fois, elle signe un thriller sombre et envoûtant. Elle y dévoile peu à peu une intrigue créée pour maintenir le suspense. Ses personnages ont gagné en profondeur et le rythme du roman a gagné en intensité.

Nul doute qu’avec Mör, Johana Gustawsson ouvre la voie à une belle série d’enquêtes de ce duo de femmes fortes.

 

Mör, Bragelonne, 312 pages, 21,50  euros

Trafics mortels, Pierre Pouchairet

En France et à l’étranger, Pierre Pouchairet a vécu les procédures, les ambiances et les «milieux» qui inspirent ses romans. Dans ses livres, éclate une vérité qui dépasse l’imagination, la vérité d’une vie engagée…

Pierre Pouchairet vient de recevoir le 68e prix du Quai des Orfèvres, décerné chaque année par un jury composé de policiers, de magistrats, d’avocats, de journalistes et d’un réalisateur.

Chaque année, ce prix est attribué à un roman anonyme.

Son roman, Mortels trafics, est publié par les éditions Fayard.p pouchairet prophetie

À croire qu’il est plus important d’intercepter des « go fast » de cannabis que d’arrêter des tueurs…

Si la marchandise est perdue, rien ne vous protègera plus, même pas les barreaux d’une prison…

Une rumeur assassine s’en prend à l’innocence d’une famille.

La violence des trafics mobilise Stups et Crim’ au-delà des frontières, dans le secret d’enquêtes mettant à l’honneur des tempéraments policiers percutants, parfois rebelles, toujours passionnés.

Ce n’est pas pour rien que Pierre Pouchairet a reçu le Prix du Quai des Orfèvres 2017 avec Mortels trafics. Il s’inscrit en effet dans l’esprit des fondateurs de ce prix prestigieux.

L’action, le suspense et les personnages rendent ce roman indispensable en cette fin d’année. Plus dynamique que jamais encore, Pierre Pouchairet ne laisse pas une minute de repos au lecteur (ni à ses personnages d’ailleurs, même s’ils subissent quelques heures de planque bien ennuyeuses). Au final, ce roman mené comme un « go fast » laisse espérer des retrouvailles avec ces nouveaux personnages.

La nuit de Peter Pan, Piero Degli Antoni

Résumé (source: éditeur)

La nuit de Peter Pan, de Piero Degli Antoni.

La nuit de Peter Pan, de Piero Degli Antoni.

Sur la côte ligure, au nord de l’Italie, la villa, construite à flanc de falaise, n’est accessible que par un long et lugubre tunnel ferroviaire désaffecté.
Y vivent seuls Leonardo, un garçon débordant d’imagination, mais introverti, rêveur et craintif, et son père David, un auteur compositeur interprète ayant connu la gloire vingt ans plus tôt.
Un soir, Leonardo, en descendant au salon, fait une terrible découverte : son père ligoté aux pieds d’un homme gigantesque, un « ogre » tout juste évadé de la prison située sur une île en face de la maison.
Qui est cet homme brutal et pervers, qui joue divinement bien du piano ? Qui semble connaître le moindre détail de la vie de Leonardo mais torture psychologiquement son père et menace de le tuer ?
Débute pour le garçon de dix ans, la nuit la plus longue de son existence, un huis-clos où l’angoisse va crescendo. Seule certitude, à l’aube plus rien ne sera comme avant…

 

L’auteur (source : éditeur)
Journaliste et écrivain né à Bergame en 1960, Piero Degli Antoni réside à Milan où il travaille pour le Quotidiano Nazionale. La Nuit de Peter Pan a reçu le Prix Azzeccagarbugli du suspense de l’année. Il est l’auteur de Bloc 11, roman salué par la critique qui est réédité simultanément en Archipoche.

Mon avis :
La nuit de Peter Pan commence comme un huis clos classique. On pourrait penser que l’on va s’ennuyer. Mais le talent de Piero Degli Antoni réside dans la montée en puissance du suspens qui se développe au fur et à mesure de la lecture. Peu à peu, un doute s’installe, le lecteur se pose des questions, et tout à coup, l’histoire prend une direction bien différente de celle à laquelle on s’attendait. Difficile de ne pas dévoiler l’intrigue, donc un seul conseil : lisez La nuit de Peter Pan !

Traduction : Serge Filippini, L’Archipel, 268 pages, 20,99 €.

La filière afghane, Pierre Pouchairet

Résumé : Alors que la France est la cible d’actes terroristes, Gabin, Marie et leurs La filière afghanecollègues de la PJ enquêtent sur des dealers qui opèrent dans une cité de Nice. Après l’identification d’un réseau structuré et multicarte, les investigations vont remonter jusqu’en Afghanistan. Là-bas, entre le retrait des forces internationales et la succession d’Hamid Karzai, une page est en train de se tourner dans une ambiance délétère. Et c’est dans un climat de suspicion et de corruption généralisée doublé d’une violence aveugle que le flic niçois va découvrir les liens entre trafic de drogue et terrorisme ! De Nice à Kaboul, du Helmand aux Pyrénées s’engage alors, pour Gabin et son équipe, une traque impitoyable pour éviter le pire…

Mon avis : Quand fiction et réalité marchent main dans la main. La filière afghane est un roman, mais en est-on si sûr ?
Pierre Pouchairet n’en est pas à son coup d’essai dans le style de thriller réaliste. On lui doit déjà un polar niçois: Coke d’Azur puis Une terre pas si sainte qui se déroule en Palestine.
Après les attentats de Paris, ce roman donne à réfléchir, mais il ne faut pas oublier que c’est une fiction et un divertissement, et l’auteur réussit à tenir en haleine le lecteur tout au long de l’histoire. Ce roman fait incontestablement partie des romans qu’il faut lire !

La filière afghane, Pierre Pouchairet, Jigal éditions, 272 pages, 18,50 euros

lemecdelunderground présente « le Boss de Boulogne »

Découverte
Le Boss de Boulogne, Johann Zarca, Don Quichotte éditions, 178 pages, 16 euros
Le Boss de Boulogne vend de la drogue au bois de Boulogne, aux prostitués transsexuels et autres. Il évolue dans le monde violent de la drogue et de la prostitution jusqu’au jour où un transexuel se fait assassiné. Il pense que des gitans veulent prendre le contrôle de sa zone et le faire tomber. 

A priori, dans le rayon d’une librairie, je ne serai pas allé vers ce livre. Ce n’est pas mon genre de lecture. Je dois remercier les éditions Don Quichotte de me l’avoir transmis pour la page livres que je tiens dans Horizons — Nord-Pas de Calais. 
Parce que là, c’est une claque monumentale! Johann Zarca écrit bien. Même si sont style qui mêle argot, verlan, manouche et rebeu peut rebuter, il est extrêmement facile de le lire. Ça m’a fait l’impression de redécouvrir San Antonio. Une fois commencé, on ne peut plus arrêter et le style fait partie de l’immersion dans ce monde underground.

Le Boss de Boulogne est un livre brut, dur, hard, trash, à ne pas mettre entre toutes les mains. Ça sent le bitume, les moteurs chauds des michetons qui tournent et retournent à la recherche d’un(e) prostitué(e), comme le Boss qui livre sa dope au bois. Les personnages du roman sont aussi inquiétants les uns que les autres. Le monde du Boss est celui de la nuit, de la violence et de la drogue.
Zarca donne ici un grande leçon de style pour un premier roman: une vraie claque à tous ces romanciers qui, chaque année, aux rentrées littéraires exposent leurs misérables nombrils. Le Boss, c’est J. Zarca qui défie tous les styles. On pense à un San Antonio de 2014, qui aurait maille à partir avec Audiard, Joey Starr et tous des dealers. Le tout dans un grand mix qui explose les styles littéraires. Zarca a un style bien à lui, qu’il vous plaise ou pas. Le Boss et son auteur, connu par son site www.lemecdelunderground.com, sont une révélation.

Johann Zarca explique que Le Boss a été écrit il y a maintenant cinq ans. « Avant l’écriture de ce roman, j’ai beaucoup rodé dans le bois avec des potes, souvent en rentrant de soirées, puis j’ai accompagné l’un d’entre eux qui revendait du shit aux tapins de la Reine-Marguerite », indique-t-il. 
Ce qui lui a permis de découvrir les « secrets » de ce lieu fascinant. « Bien sûr, pendant l’écriture, j’y suis retourné, souvent seul, histoire de m’imprégner encore de cet univers. C’était important pour moi d’être le plus crédible et réaliste possible. Ainsi, beaucoup d’anecdotes ou de scènes du roman ont été rapportées de faits réels, que j’ai pu voir de mes propres yeux, parvenus à mes oreilles ou épluchés dans la presse », explique Johann.
La trame en revanche est purement fictive. Par contre, il n’est pas rare de croiser au bois des groupes de lascars, venus pour roder, foutre le bordel, chercher les embrouilles et insulter clients et prostituées. Et c’est là tout le paradoxe : l’homophobie et la transphobie est très présente dans ces milieux, et pourtant il suffit d’observer pour ce rendre compte que les lascars sont les principaux clients des prostitué(e)s. Je trouvais intéressant de travailler sur cette fascination attirance/répulsion qui constitue la trame.
Au niveau de l’écriture, je m’attache à rendre l’oral le plus littéraire possible, indique l’auteur. Je parle très argot dans la vie de tous les jours et écoute beaucoup de rap français, d’où l’influence. C’est un mélange d’argot ancien (à faible degré), de verlan, de manouche et de rebeu principalement, même si on retrouve d’autres influences (comme le wolof) »

Dans la lumière avec Barbara Kingsolver

Dans la lumière, Barbara Kingslover Rivages, 558 pages, 24,50 euros.

Critique réalisée dans le cadre du concours de blogs de PriceMinister

Résumé : Dans les Appalaches, au coeur de la forêt, Dellarobia Turnbow aperçoit une lumière aveuglante. La vallée semble en feu. Mais ces reflets rougeoyants n’ont rien à voir avec des flammes. Ce sont les ailes de centaines de papillons qui recouvrent le feuillage des arbres.
Cette étrange apparition devient un enjeu collectif : la communauté religieuse de la ville croit reconnaître un signe de Dieu et certains scientifiques invoquent une anomalie climatique. Toute l’Amérique se met à observer ce coin isolé, ancré dans les traditions rurales : Dellarobia comprend que de simples papillons vont bouleverser sa vie, et peut-être l’ordre du monde.

 Mon avis : Le roman s’ouvre sur ce que Dellarobia aperçoit : des arbres embrasés. Elle met du temps à comprendre que la forêt n’est pas en feu, mais que les arbres sont recouverts de papillons. « Une beauté surnaturelle lui était apparue, une vision de gloire qui l’avait clouée sur place. Pour elle seule ces branches se soulevaient, ces longues ombres se changeaient en une levée de lumière » (pp. 27-28).
Dès lors, la vie de Dellarobia et de la communauté dans laquelle elle vit va changer du tout au tout. Elles vont devoir affronter le monde des scientifiques, des écologistes qui savent que cet événement est annonciateur du pire. Les papillons, des monarques, devaient aller passer l’hiver au Mexique, mais leur route s’est arrêtée dans les Appalaches, soit bien loin de leur destination finale. Dans cet univers rural, une telle manifestation est le signe d’une intervention divine.
Sous une histoire qui peut paraître ardue par le thème abordé, l’auteur sait distiller quand il le faut des touches d’humour. Le site de l’embrasement de la forêt devient l’enjeu d’une lutte entre les autochtones et ceux qui veulent faire commerce de cet événement.
Dans la lumière est aussi l’histoire d’une prise de conscience individuelle, celle de Dellarobia, qui devrait inciter le lecteur à prendre conscience qu’il n’est pas seul dans son petit monde, mais qu’il appartient à un univers bien plus vaste, où le battement d’aile d’un papillon…

Maxime Chattam déjoue la conjuration primitive

La conjuration primitive

Maxime Chattam

Albin Michel, 646 pages, 22,50 euros

Et si seul le Mal pouvait combattre le Mal ?
Une véritable épidémie de meurtres ravage la France.
D’un endroit à l’autre, les scènes de crime semblent se répondre. Comme un langage ou un jeu.
Plusieurs tueurs sont-ils à l’œuvre ? Se connaissent-ils ?
Très vite, l’hexagone ne leur suffit plus : l’Europe entière devient l’enjeu de leur monstrueuse compétition.
Pour mettre fin à cette escalade de l’horreur, pour tenter de comprendre, une brigade pas tout à fait comme les autres, épaulée par un célèbre profiler.
De Paris à Québec en passant par la Pologne et l’Écosse, Maxime Chattam nous plonge dans cette terrifiante Conjuration primitive au cœur des pires déviances de la nature humaine.
Richard Mikelis est un chasseur de tueurs en série. Mais il a pris sa retraite. Et c’est contraint par Alexis, de la gendarmerie, qu’il reprend du service pour résoudre une énigme qui les conduira dans les pires méandres de l’âme humaine. Ils ont affaire à un réseau de tueurs en série particulièrement cruels et organisés. 

Maxime Chattam a frappé un grand coup avec ce roman. On se souvient de son premier thriller, L’âme du mal, qui fit de lui une valeur sûre du suspense français.
Une fois ouvert, il est difficile de reposer ce nouveau roman tant le suspense est insoutenable. Chattam démontre ici que les auteurs français font parfois mieux que leurs homologues américains.
Désormais, avec La conjuration primitive, il s’impose définitivement parmi les plus grands. Le coup de théâtre à la fin du premier tiers du livre mérite à lui seul la lecture du roman. 

Tant au niveau national qu’international. Les Américains n’ont qu’à bien se tenir…
En quelques mots, Maxime Chattam, c’est une quinzaine de romans et 4,5 millions d’exemplaires vendus en France depuis ses débuts.

Les Projets David S. Khara

Le Projet MorgensternRésumé: Berlin, 1942. Le chef de la Gestapo, Reinhardt Heydrich, charge un colonel SS d’éliminer un enfant au centre du plus important projet du 3e Reich. Pologne, 1943. Un groupe de résistants hérite bien malgré lui d’un adolescent, évadé du camp de Stutthof. Très vite, le fugitif déploie des qualités exceptionnelles au combat. Irak, 2003. Une unité de reconnaissance des Marines, tombée dans une embuscade, est récupérée par l’armée américaine. États-Unis, de nos jours. Jeremy Corbin et Jacqueline Walls mènent une vie tranquille en compagnie de leur fille dans une petite ville du New Jersey. Mais un jour, tout bascule. De Londres à Tel Aviv, des forêts polonaises aux gratte-ciel de Manhattan, un homme se bat pour protéger ses amis de la malédiction qui le poursuit obstinément. Entre complots, luttes de pouvoir et dérives scientifiques passées et actuelles, Eytan Morgenstern s’apprête à livrer son ultime combat. 

David S. Khara s’est fait connaître grâce à ses deux précédents romans : Le Projet Bleiberg et Le Projet Shiro. Tous deux mêlaient thriller et Histoire. Le premier, on s’en souvient, plongeait ses racines dans les expériences des médecins nazis pendant la Second guerre mondiale. Le second, trouvait son origine dans les attrocités commises pas les Japonais à la même période. Ici s’achève donc (pour l’instant) cette trilogie des Projets. Avec ce troisième épisode, Khara poursuit les aventures de Eytan Morgenstern. Il s’agit pour lui de retrouver ses compagnons de la première aventure (Jeremy et Jacqueline) afin d’éviter les pires ennuis. Notamment qu’Eytan se retrouve à nouveau cobaye. Ce troisième volume, à l’image des deux premiers, est mené à cent à l’heure. On peut dire que David S. Khara sait comment tenir le lecteur en haleine. Et si les deux précédentes aventures étaient déjà bien rythmées, celle-ci poursuit sur la même lancée. Entre les flashbacks historiques et l’aventure actuelle, le lecteur ne peut décidément pas lâcher le livre. Le héros de David S. Khara est un mélange d’agent secret à la James Bond, de Jason Bourne, de Jack Reacher, mélangez bien le tout (au shaker, pas à la cuillère), et vous obtiendrez un personnage original, humain, à l’humour ravageur et la personnalité bien établie. David S. Khara a réussi le pari de faire aussi bien que les auteurs américains. Cette trilogie est sans aucun doute l’une des meilleures du genre. On doit remercier le travail éditorial des éditions Critic pour avoir déniché un tel talent. Ces romans sont de préférence à lire dans l’ordre de parution. Le premier tome est en cours d’adaptation au cinéma. Notons que la Ligue de l’imaginaire a accueilli Khara dans ses rangs. Ce qui n’est pas peu dire quant au talent de cet auteur. 

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