Polar, thriller, roman noir...

Mois : mars 2019

Les bras cassés de Maurice Gouiran

Résumé : La découverte, un beau matin, d’une tête humaine, soigneusement déposée dans son frigo, ne peut être que le prélude à de graves ennuis.… Et quand les frères Asquaciati, à l’Estaque, Rome et New York, reçoivent ce sinistre message, ils sont loin d’imaginer les engatses qui vont fondre sur eux. La saga de la famille commence à Rome en 1945 quand Ubaldo, le père, fervent partisan du Duce, s’emmêle dans un sordide trafic d’œuvres d’art. Mais déterrer cinquante ans plus tard de si vieux souvenirs, déchaîne une nuée d’étranges démons… Heureusement qu’entre deux tournées de « jaune », les copains – RoRo, Luis, Mehdi et les autres – sont là pour leur prêter main-forte. Mais cette bande de bras cassés arrivera-t-elle à briser le maléfice… ? Gauguin et ses singes s’en retournent encore dans leurs tombes !

La clé de l’énigme était cachée quelque part dans le passé du père. quel acte avait donc pu commettre Ubaldo pour qu’on vienne, plus de cinquante ans après, troubler ainsi l’existence de sa progéniture.

Mon avis : Le premier roman de Maurice Gouiran est à nouveau disponible en poche chez Jigal.
L’auteur fait remonter le cours du temps aux protagonistes de son roman, à la recherche de l’erreur familiale pour laquelle ils doivent payer maintenant. À travers le temps et l’espace, la vie des frères Asquaciati se trouve chamboulée plus de 50 ans après les faits commis par leur père.

Maurice Gouiran réussit avec la maestria qu’on lui retrouvera plus tard dans ses romans à mêler l’Histoire à la vie quotidienne, et à entremêler les fils d’une existence pour les dérouler sur plusieurs générations.

Ce roman noir, aux accents du Sud, n’hésite pas à faire la part belle à l’humour. Le dénouement est plutôt inattendu. Recommandé à ceux qui ne connaissent pas encore Maurice Gouiran.

La nuit des bras cassés, Maurice Gouiran, Jigal polar, 280 pages, 9€.
Ce roman a reçu le prix Sang d’encre des lycéens 2003.

 

Annabelle, Lina Bengtsdotter

Annabelle. L. Bentsdotter

Résumé : La détective Charlie Lager est contrainte par ses supérieurs de retourner à Gullspång, la petite ville où elle s’était juré de ne jamais remettre les pieds pour enquêter sur la disparition d’une jeune fille de 17 ans, Annabelle que la police locale n’a pu retrouver. Alors que ses recherches progressent, Charlie est confrontée à un passé traumatisant, vieux de 20 ans. La jeune femme, que sa brillante ascension dans la police suédoise a conduite à résoudre des enquêtes particulièrement complexes, se retrouve démunie et vulnérable face aux démons de sa propre enfance ; car Charlie aussi a de sombres secrets.

Elle lui avait donné un feutre qui traînait dans son sac. Vas-y. Écris-moi un poème.

Il avait pris le feutre. Il s’était mis au travail. À la fin, elle avait lu le résultat. Lui plaisait-il?

Elle avait répondu que non, car elle savait comment se terminait ce poème et elle n’aimait pas les fins tragiques.

Mon avis : Lina Bengtsdotter explore dans ce thriller la campagne suédoise, notamment la ville la plus pauvre du pays. Celle d’où vient Charlie Lager. On pense inévitablement à ces romans sur la campagne américaine.
Se retrouvant sur les lieux de son enfance, Charlie voit les souvenirs affluer, et ses anciennes connaissances s’étonner de la voir revenir en tant que policière.
Une enquête plutôt classique sur une disparition mais qui trouve un grand intérêt dans le développement des personnages, aussi bien principaux que secondaires.
Annabelle est un premier roman plutôt réussi. Recommandé.

L’auteur : Lina Bengtsdotter enseigne le suédois et la psychologie.

Annabelle, Lina Bengtsdotter, Marabout, « Black Lab », 320 pages, 19,90€. Traduit du suédois par Anna Gibson.

L’empathie, Antoine Renand

Résumé : « Il resta plus d’une heure debout, immobile, face au lit du couple. Il toisait la jeune femme qui dormait nue, sa hanche découverte. Puis il examina l’homme à ses côtés. Sa grande idée lui vint ici, comme une évidence ; comme les pièces d’un puzzle qu’il avait sous les yeux depuis des années et qu’il parvenait enfin à assembler. On en parlerait. Une apothéose. »
Cet homme, c’est Alpha. Un bloc de haine incandescent qui peu à peu découvre le sens de sa vie : violer et torturer, selon un mode opératoire inédit.
Face à lui, Anthony Rauch et Marion Mesny, capitaines au sein du 2e district de police judiciaire, la « brigade du viol ».
Dans un Paris transformé en terrain de chasse, ces trois guerriers détruits par leur passé se guettent et se poursuivent. Aucun ne sortira vraiment vainqueur, car pour gagner il faudrait rouvrir ses plaies et livrer ses secrets. Un premier roman qui vous laissera hagard et sans voix par sa puissance et son humanité.

Mon avis : Dans la brigade du viol, un enquêteur se fait remarquer : Antoine Rauch. Surnommé « La Poire » par ses collègues, il est connu pour être un enquêteur exceptionnel.
Lorsqu’un violeur terrorise Paris, il se met en chasse et n’a plus qu’un objectif: l’arrêter.
Mais cela ne se passe pas comme il pouvait le penser. Sa vie privée et son passé vont être mis sur le devant de la scène.
Thriller psychologique très violent, L’empathie s’adresse aux coeurs bien accrochés. L’enquête retrace les actes infâmes du tueur, mais fait aussi revenir sur son histoire et sur celle de l’enquêteur, La Poire.
Antoine Renand a bien développé ces deux histoires en parallèles pour montrer comment l’on devient soit tueur en série, soit policier. D’où vient que ces deux personnages deviennent finalement si différents l’un de l’autre? Le milieu social est-il responsable de tout ?

L’auteur : Antoine Renand a écrit et mis en scène des courts-métrages, primés en festivals et diffusés à la télévision. Il est l’auteur de plusieurs scénarios de longs-métrages en cours de production. L’Empathie est son premier roman.

L’empathie, Antoine Renand, Robert Laffont, 464 pages, 20€.

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