Dans la lumière, Barbara Kingslover Rivages, 558 pages, 24,50 euros.

Critique réalisée dans le cadre du concours de blogs de PriceMinister

Résumé : Dans les Appalaches, au coeur de la forêt, Dellarobia Turnbow aperçoit une lumière aveuglante. La vallée semble en feu. Mais ces reflets rougeoyants n’ont rien à voir avec des flammes. Ce sont les ailes de centaines de papillons qui recouvrent le feuillage des arbres.
Cette étrange apparition devient un enjeu collectif : la communauté religieuse de la ville croit reconnaître un signe de Dieu et certains scientifiques invoquent une anomalie climatique. Toute l’Amérique se met à observer ce coin isolé, ancré dans les traditions rurales : Dellarobia comprend que de simples papillons vont bouleverser sa vie, et peut-être l’ordre du monde.

 Mon avis : Le roman s’ouvre sur ce que Dellarobia aperçoit : des arbres embrasés. Elle met du temps à comprendre que la forêt n’est pas en feu, mais que les arbres sont recouverts de papillons. « Une beauté surnaturelle lui était apparue, une vision de gloire qui l’avait clouée sur place. Pour elle seule ces branches se soulevaient, ces longues ombres se changeaient en une levée de lumière » (pp. 27-28).
Dès lors, la vie de Dellarobia et de la communauté dans laquelle elle vit va changer du tout au tout. Elles vont devoir affronter le monde des scientifiques, des écologistes qui savent que cet événement est annonciateur du pire. Les papillons, des monarques, devaient aller passer l’hiver au Mexique, mais leur route s’est arrêtée dans les Appalaches, soit bien loin de leur destination finale. Dans cet univers rural, une telle manifestation est le signe d’une intervention divine.
Sous une histoire qui peut paraître ardue par le thème abordé, l’auteur sait distiller quand il le faut des touches d’humour. Le site de l’embrasement de la forêt devient l’enjeu d’une lutte entre les autochtones et ceux qui veulent faire commerce de cet événement.
Dans la lumière est aussi l’histoire d’une prise de conscience individuelle, celle de Dellarobia, qui devrait inciter le lecteur à prendre conscience qu’il n’est pas seul dans son petit monde, mais qu’il appartient à un univers bien plus vaste, où le battement d’aile d’un papillon…