Polar, thriller, roman noir...

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Noël Sisinni, Instants sauvages

Ça commence presque comme du « nature writing » et ça se termine en roman noir.
Une histoire qui débute dans les montagnes pyréennes, avec un écrivain isolé, misanthrope, puis qui se poursuit avec la rencontre d’un loup, les délires mystico-revival de l’écrivain, la découverte d’un corps, une enquête, tous les ingrédients sont là pour un bon roman.
Pourtant, j’ai eu l’impression qu’il s’agissait par moments d’une ébauche, du plan détaillé du roman. Bref, un livre qui aurait mérité plus de développement. Certaines parties sont bien détaillées, notamment avec le loup, avec les flics, et d’autres sont plus abruptes, voire résumées.
C’est dommage parce que l’ensemble forme un tout plutôt intéressant et aurait mérité d’être plus développé et détaillé.

Noël Sisinni, Instants sauvages, Jigal polar, 168 pages, 17,50 €

Peace and death

Peace and death, de Patrick Cargnelutti.
Peace and Death – Patrick Cargnelutti

Résumé

Y a-t-il eu un meurtre à la résidence pour personnes âgées Les Lilas ? C’est la première question que se pose la lieutenant Céleste Alvarez en se rendant sur les lieux aux aurores. Odette gît, fracassée, au bas d’un escalier auquel elle n’aurait jamais dû avoir accès. Comment a-t-elle pu arriver là en pleine nuit ? L’enquête s’annonce complexe et les témoignages plutôt flous : le personnel est surchargé de travail, quant aux autres pensionnaires, ils semblent tous un peu perdus… Dans sa chambre, Colette, elle, rêve de Rob, encore et encore : le ranch au Nevada, le Flower Power, San Francisco, la liberté, sa vie rocambolesque avec lui… Au cours de ses investigations, Alvarez va découvrir quelques incohérences qui, insidieusement, vont la conduire sur les traces d’une folle cavale entre le continent américain et la France… Avec l’amour pour feuille de route et la mort en filigrane…

Mon avis

Il n’y a pas que la canicule ou la covid19 qui tuent dans les maisons de retraite.
Céleste Alvarez est bien placée pour le savoir puisqu’on l’appelle au petit matin pour se rendre aux Lilas, maison de retraite, où l’on a retrouvé une patiente décédée de façon suspecte.
Flic peu commune, Céleste enquête, suspectant un meurtre alors que les indices tendent à monter qu’il s’agit d’un accident. Mais on ne la fait pas à Céleste, et ce n’est pas un fâcheux contretemps qui va l’empêcher de mener son enquête, car c’est de cela qu’il s’agit : c’est son enquête, même si, lui dit-on, il n’y a pas lieu d’avoir enquête, parce qu’il n’y a pas eu de meurtre.
Patrick Cargnelutti nous fait suivre l’histoire de ces deux héroïnes, à deux époques différentes. La superbe histoire de Colette fait écho à la vie de Céleste. On s’attache à ce roman dans le roman, à cette passion qui a traversé les ans pour finalement s’ancrer dans le XXIe siècle.
Peace and death est un excellent roman noir policier. L’enquête menée par Céleste Alvarez est passionnante.
Assurément un premier grand roman pour Patrick Cargnelutti.

Peace and death, Patrick Cargnelutti, Jigal Polar, 344 pages, 19€

En moi le venin, Philippe Hauret

Résumé

Suite à un évènement tragique, l’ex-lieutenant de police Franck Mattis se voit contraint de retourner sur les terres de son enfance. Il y retrouve d’anciens En moi le venin, Philipp Hauret, Jigal Polarcamarades de lycée. À commencer par l’envoûtante Esther, devenue chargée de communication pour le compte d’un candidat à la mairie sans scrupules. Mais aussi Valéry, le boss redoutable d’une boîte de nuit dans laquelle de jeunes femmes sont contraintes à la prostitution. Il y a aussi Ben, le passionné d’informatique qui végète dans son appartement en compagnie d’une étrange créature. Cécile, la secrétaire soumise aux jeux pervers de son employeur, Warren, l’amant stupide et incontrôlable, ou encore Moe, l’homme de main impitoyable qui ne rêve que de se retirer au calme avec ses chiens. Franck Mattis se voit plongé au cœur d’un monde qu’il ne connaît que trop bien, celui de la nuit, de la violence, du mensonge et de la désespérance. Une fois encore, il lui faudra lutter contre ses propres démons, et qui sait, peut-être enfin trouver la paix…

La vie venait de lui démontrer de manière implacable que respecter les règles ne servait à rien. Le système n’avait pas pour finalité de prêter son épaule aux plus faibles, seuls les forts s’en sortaient, c’était aussi simple que ça.

Mon avis

Noir, absolument noir, En moi le venin fait partie de ces romans de chronique sociale qui paraissent tout droit sortis des pages « faits divers » des quotidiens.
Philippe Hauret clôt ici une quadrilogie sociale entamée avec Je vis je meurs. Ce n’est rien de dire que ses personnages sont perdus, cherchant par tous les moyens à « faire » quelque chose: Gagner une élection, faire gagner une élection, trouver l’amour, renouer avec le passé…
En lisant ce roman (et d’une manière plus générale les autres romans de Philippe Hauret), on se demande si l’auteur maîtrise ses personnages où s’il ne se sont pas échappés dès lors qu’il leur a donné vie. Leurs destins ne semblent plus lui appartenir ; ce roman en est la preuve avec l’histoire de Franck Mattis.
Un roman vraiment conseillé, à lire après avoir lu les autres, pour profiter au maximum de la plume de l’auteur et de ses histoires tragiques.

La vie fournissait tant de motifs de ressentiment que rares étaient ceux qui résistaient au durcissement pathologique de leurs aspirations.

L’auteur

Né en 1963 à Chamalières, Philippe Hauret passe son enfance sur la Côte d’Azur, entre Nice et Saint-Tropez. Après le divorce de ses parents et d’incessants déménagements, il échoue en banlieue sud parisienne. Sa scolarité est chaotique, seuls le français et la littérature le passionnent. En autodidacte convaincu, il quitte l’école et vit de petits boulots, traîne la nuit dans les bars, et soigne ses lendemains de cuite en écrivant de la poésie et des bouts de romans. Il voyage ensuite en Europe, avant de trouver sa voie en entrant à l’université. Après avoir longtemps occupé la place de factotum, il est maintenant bibliothécaire. Quand il n’écrit pas, Philippe Hauret se replonge dans ses auteurs favoris, Fante, Carver, Bukowski, joue de la guitare, regarde des films ou des séries, noirs, de préférence.

En moi le venin, Philippe Hauret, Jigal Polar, 231 pages, 18,50 €

Les bras cassés de Maurice Gouiran

Résumé : La découverte, un beau matin, d’une tête humaine, soigneusement déposée dans son frigo, ne peut être que le prélude à de graves ennuis.… Et quand les frères Asquaciati, à l’Estaque, Rome et New York, reçoivent ce sinistre message, ils sont loin d’imaginer les engatses qui vont fondre sur eux. La saga de la famille commence à Rome en 1945 quand Ubaldo, le père, fervent partisan du Duce, s’emmêle dans un sordide trafic d’œuvres d’art. Mais déterrer cinquante ans plus tard de si vieux souvenirs, déchaîne une nuée d’étranges démons… Heureusement qu’entre deux tournées de « jaune », les copains – RoRo, Luis, Mehdi et les autres – sont là pour leur prêter main-forte. Mais cette bande de bras cassés arrivera-t-elle à briser le maléfice… ? Gauguin et ses singes s’en retournent encore dans leurs tombes !

La clé de l’énigme était cachée quelque part dans le passé du père. quel acte avait donc pu commettre Ubaldo pour qu’on vienne, plus de cinquante ans après, troubler ainsi l’existence de sa progéniture.

Mon avis : Le premier roman de Maurice Gouiran est à nouveau disponible en poche chez Jigal.
L’auteur fait remonter le cours du temps aux protagonistes de son roman, à la recherche de l’erreur familiale pour laquelle ils doivent payer maintenant. À travers le temps et l’espace, la vie des frères Asquaciati se trouve chamboulée plus de 50 ans après les faits commis par leur père.

Maurice Gouiran réussit avec la maestria qu’on lui retrouvera plus tard dans ses romans à mêler l’Histoire à la vie quotidienne, et à entremêler les fils d’une existence pour les dérouler sur plusieurs générations.

Ce roman noir, aux accents du Sud, n’hésite pas à faire la part belle à l’humour. Le dénouement est plutôt inattendu. Recommandé à ceux qui ne connaissent pas encore Maurice Gouiran.

La nuit des bras cassés, Maurice Gouiran, Jigal polar, 280 pages, 9€.
Ce roman a reçu le prix Sang d’encre des lycéens 2003.

 

Le fruits de mes entrailles, Cédric Cham

Cédric Cham

Résumé

Vrinks, fiché au grand banditisme, finit de purger une longue peine en centre de détention quand on lui annonce brutalement que le corps mutilé de sa fille Manon a été retrouvé dans un fleuve. Fou de rage, il ne pense plus qu’à s’évader pour la venger…
Amia, jeune femme d’une vingtaine d’années, prisonnière d’un sordide réseau de prostitution, réalise soudainement qu’elle va être mère ! C’est peut-être le signal qu’elle espérait pour trouver la force de fuir les griffes de ses bourreaux.
La capitaine Alice Krieg, en charge du dossier Vrinks, est une flic pugnace de la brigade de recherche des fugitifs. Elle, a grandi sans père, en a toujours souffert et plus encore aujourd’hui quand elle découvre sa cruelle maladie… Le hasard va tous les faire se télescoper au cours d’une longue cavale infernale et sanglante. À la vie, à l’amour, à la mort, au destin…

Chaque seconde supplémentaire où cet enculé est en vie est une insulte à la mémoire de Manon. Alors, hors de question de moisir ici. Il doit s’arracher. Et vite. Et le manque de temps limite d’autant ses options.

Mon avis

Trois personnages en fuite.
Vrinks court pour essayer de rattraper le temps perdu avec se fille. Mais elle est morte, tuée par quelqu’un que la Police ne recherche plus. Il court pour rendre justice à sa fille.
Amia, elle, court pour échapper à la prostitution parce qu’elle est enceinte et qu’elle veut que son enfant puisse avoir un autre avenir que le sien.
Enfin, Alice, capitaine de Police, court après le temps qu’il lui reste : elle doit affronter sa maladie, rattraper le temps perdu et Vrinks, par la même occasion.
Roman noir désespéré, Le fruit de mes entrailles entraîne le lecteur dans une course folle où les protagonistes courent tous après quelque chose : la vengeance, le temps, la liberté.
Cédric Cham ne fait pas dans la dentelle et c’est à cela qu’on le reconnaît. Au bout de la noirceur surgit une faible lueur, mais une lueur quand même.
En lisant ce roman, j’ai pensée aux livres de Karine Giebel. Elle aussi met en scène des êtres traqués, fuyant leur quotidien, cherchant au-delà de leur vie une échappatoire.
C’est en cela que le roman de Cédric Cham est très bon, c’est qu’il aborde des thèmes qu’on peut lire dans la presse, qui sont des faits divers, mais qui sont universels.

Le fruit de mes entrailles, Cédric Cham, Jigal Polar, 280 pages, 18,50€.

La mort selon Turner, Tim Willocks

Résumé

Lors d’un week-end arrosé au Cap, un jeune et riche Afrikaner renverse en voiture une jeune Noire sans logis qui erre dans la rue. Ni lui ni ses amis ne préviennent les secours alors que la victime agonise. La mère du chauffeur, Margot Le Roux, femme puissante qui règne sur les mines du Northern Cape, décide de couvrir son fils. Pourquoi compromettre une carrière qui s’annonce brillante à cause d’une pauvresse  ? Dans un pays où la corruption règne à tous les étages, tout le monde s’en fout. Tout le monde, sauf Turner, un flic noir des Homicides. Lorsqu’il arrive sur le territoire des Le Roux, une région aride et désertique, la confrontation va être terrible, entre cet homme déterminé à faire la justice, à tout prix, et cette femme décidée à protéger son fils, à tout prix.

Le ton de Turner était neutre mais implacable. Dépourvu de défi ou d’accusation. Juste l’assurance que cet homme allait foncer, quel que soit l’obstacle sur sa route.

Mon avis

La mort selon Turner est un roman policier qui donne chaud à lire. Pas seulement parce que l’intrigue se déroule en Afrique du Sud, mais parce qu’il faut suivre le rythme. Tim Willocks est un vieux routier du roman policier, et aussi du roman historique.
Même s’il délaisse le roman historique pur et dur, Willocks passe rapidement en revue l’histoire de l’Afrique du Sud et de l’Apartheid, dont l’ombre plane encore.
Turner est un flic incorruptible. Le seul peut-être encore en Afrique du Sud? Pour cette enquête, qui paraît résolue avant même d’avoir commencé, Turner va se heurter de plein fouet à la volonté d’une femme, d’une mère prête à tout pour sauver son fils.

Le regard de Turner ne contenait pas plus de compromis que la gueule du canon d’un fusil à pompe.

La mort selon Turner est le roman policier de l’année 2018. C’est un roman puissant dont on imagine bien une adaptation cinématographique.

La mort selon Turner, Tim Willocks, Sonatine, 384 pages, 22  €

Les enfants de Lazare, Nicolas Zeimet

Résumé de l’éditeur

« Je m’appelle Agathe, avait-elle annoncé avant de s’asseoir sur une machine. Je suis la chanteuse des laveries… ». Tout commence quand Pierre Sanak, journaliste reporter d’images à France Télévisions, croise par hasard cette jeune artiste un peu fantasque et très énigmatique. D’origine cambodgienne, Agathe a été adoptée, vit à Paris, ne se sépare jamais de sa guitare et semble errer entre plusieurs mondes… Pierre en tombe immédiatement amoureux. Apprenant en conférence de rédaction l’incroyable nouvelle de la résurrection momentanée de Sokhom, un jeune Cambodgien qui aurait vécu une expérience de mort imminente, Pierre ne peut s’empêcher de tisser un lien ténu avec l’histoire d’Agathe… Le journaliste s’envole aussitôt pour une semaine de folles investigations à Siem Reap et dans la jungle d’Angkor où, bien après le génocide, le tourisme des orphelinats semble perdurer. Une dangereuse course contre la montre s’engage alors. Pierre parviendra-t-il à découvrir le secret d’Agathe ?

Imaginez des villages d’un autre temps noyés dans l’eau stagnante, une marmite dantesque où des enfants au sourires charmeurs se disputeraient un folklore de carte postale avec les éléphants et où des touristes perchés en haut de montagnes de grès sculpté poseraient  aux côtés de lions imposants et de créatures mi-hommes mi-serpent.

Mon avis

Si vous n’avez pas envie de visiter le Cambodge après avoir lu ce roman, c’est que vous avez sauté pas mal de pages. Si vous n’avez pas encore compris comment fonctionne l’adoption internationale dans certains pays asiatiques, notamment au Cambodge, c’est que vous avez sauté quelques pages supplémentaires, voire les mêmes. Autrement dit, c’est que vous avez totalement loupé ce grand roman !
On s’attache à Pierre, à Agathe, et on le suit au Cambodge où l’enquête qu’il mène colle au plus près la réalité.
Nicolas Zeimet signe ici LE roman de l’année 2018 pour les éditions Jigal. Tout simplement.
Il ficelle une intrigue digne des plus grands, avec du suspense, de l’action ; il colle à l’actualité.

Nicolas Zeimet possède une écriture fluide et un style très clair, totalement au service de l’intrigue, qui rendent son roman particulièrement agréable à lire.

Agathe avait vécu avec la mort, cette compagne inéluctable, pendant la majeure partie de sa vie. À la fin, elle s’était résolue à  la rejoindre.

Nicolas Zeimet a reçu le Prix Dora-Suarez 2018 pour son roman précédent : Retour à Duncan’s Creek.

Les enfants de Lazare, Nicolas Zeimet, Jigal Polar, 296 pages, 19 €

Stavros, Sophia Mavroudis

(c) E.F.
« Stavros a traversé la ville en pestant contre les gaz d’échappements, les klaxons, la circulation. »

Résumé de l’éditeur

Athènes, à l’aube… Un morceau de la frise du Parthénon a disparu et le cadavre d’un archéologue gît au pied de l’Acropole. Le passé du commissaire Stavros Nikopolidis vient de ressurgir violemment ! En effet, quelques années auparavant, sa femme Elena – alors responsable des fouilles archéologiques – disparaissait mystérieusement au même endroit. Depuis, Stavros n’est plus que l’ombre de lui-même…
Mais aujourd’hui les signes sont là. Rodolphe, le probable meurtrier, son ennemi de toujours, est revenu… Stavros, véritable électron libre, impulsif, joueur invétéré de tavli et buveur impénitent, n’a plus que la vengeance en tête !
Flanqué de ses plus fidèles collègues – Dora, ancienne des forces spéciales, Eugène le hacker et Nikos l’Albanais –, soutenu par son amie Matoula, tenancière de bar au passé obscur, et malgré l’étrange inspecteur Livanos, Stavros va enfin faire sortir de l’ombre ceux qui depuis tant d’années pourrissent sa ville ! Mais la vie révèle parfois bien des surprises…

Stavros est issu d’une famille d’intellectuels de gauche marquée au fer rouge par les aléas de l’histoire nationale et les rêves avortés »

Mon avis

Athènes… Ville touristique s’il en est, et berceau de la démocratie. On imaginerait volontiers cette cité paisible, même après la terrible crise économique et les épreuves que subissent encore les Grecs.
Mais non, la police veille et doit constituer le dernier rempart face aux malfaiteurs.
Après la dictature, la crise est passée par là et le pays essaie tant bien que mal de se remettre sur pieds. Longtemps pillée par les autres pays occidentaux pour ses oeuvres d’art, la Grèce est aujourd’hui bien consciente des richesses qu’elle possède et c’est dans ce cadre que Sophia Mavroudis place le décor de son roman.
Stavros doit enquêter sur le meurtre d’un archéologue et la disparition d’une fresque du parthénon. Cette enquête le replonge dix ans plus tôt lors de la disparition de son épouse, la mère de son fils d’aujourd’hui âgé de dix ans. Ne bravant aucun interdit, Stavros va tout faire pour retrouver Rodolphe, son ennemi de toujours.
Sophia Mavroudis fait de ce roman policier une ode à la ville d’Athènes et à ses habitants. Mais c’est aussi un roman bien noir dont le héros fait inévitablement penser à Adamsberg et Mallock. C’est dire les références. Stavros est un beau coup de maître pour un premier roman.
À découvrir d’urgence en attendant les suivants…

Stavros, petit-fils de résistant ayant fait la guerre civile du côté des perdants et fils d’une victime de la dictature des colonels, méprise les conventions, le statut social et l’argent.

Stavros, Sophia Mavroudis, Jigal Polar, 240 pages, 17,50€ .

Je suis un guépard, Philippe Hauret

Résumé de l’éditeur

Le jour, Lino, employé anonyme d’une grosse boîte, trime sans passion au 37e étage d’une tour parisienne. La nuit, dans son studio miteux, il cogite, désespère, noircit des pages blanches et se rêve écrivain… Un peu plus loin, Jessica arpente les rues, fait la manche et lutte chaque jour pour survivre. Deux âmes perdues qui ne vont pas tarder à se télescoper et tenter de s’apprivoiser, entre désir, scrupule, débrouille et désillusion… Jusqu’au jour où Jessica fait la connaissance de Melvin, un jeune et riche businessman qui s’ennuie ferme au bras de la somptueuse Charlène. Deux univers vont alors s’entremêler pour le meilleur et surtout pour le pire…

AU FOND DE LUI, LINO SAVAIT BIEN QU’IL ÉTAIT COMME LES AUTRES, MARQUÉ AU FER, MENOTTÉ À VIE, UN ESCLAVE AUTONOME.

Mon avis

Une nouvelle fois Philippe Hauret montre son talent d’écrivain dans ce roman qui dépeint des vies ordinaires qui basculent.
C’est de la vie de Lino qu’il s’agit, employé de bureau ordinaire qui mène une existence morne, partagé par son quotidien terne et son ambition d’écrivain qui reste une velléité d’adolescent. Jusqu’au jour où il rencontre Jessica.
À partir de là, sa vie va se retrouver chamboulée, dans le bon sens… et dans un autre sens également.
Dans ce roman noir, Philippe Hauret met à mal notre société et ce qu’elle produit: un sentiment de malaise permanent et diffus. Ces individus se retrouvent dans l’espoir qu’il en sorte quelque chose qui les fera s’élever, changer. Mais, souvent, rien de bien n’en ressort.

Les lampadaires défilent, l’air est tiède, je n’ai nulle part où aller. Alors je cours, je cours, je suis un guépard, rien ne m’arrêtera.

Je suis un guépard, Philippe Hauret, Jigal Polar, 216 pages, 18 €

L’Irlandais – Maurice Gouiran

« Depuis le début des temps, les nationalismes et les guerres de religion étaient à l’origine des grandes catastrophes humaines et des plus beaux massacres… En Irlande du Nord, on avait fait fort en réussissant à conjuguer les deux causes essentielles! »

Résumé de l’éditeur

L'Irlandais, Maurice Gouiran. Jigal Polar.
« Depuis le début des temps, les nationalismes et les guerres de religion étaient à l’origine des grandes catastrophes humaines et des plus beaux massacres… En Irlande du Nord, on avait fait fort en réussissant à conjuguer les deux causes essentielles! »

Lorsqu’on découvre le peintre Zach Nicholl, le crâne fracassé dans son atelier marseillais, son ami Clovis n’a qu’une pensée en tête : aider Emma, en charge de l’enquête, à retrouver l’assassin ! Zach s’était illustré dans le street art avant de devenir bankable et de fuir Belfast vingt ans plus tôt. C’est donc en Irlande du Nord que Clovis va chercher ce qui se cache derrière ce crime. Zach était l’un des artistes républicains auteurs des célèbres murals, ces peintures urbaines, outils de mémoire et de propagande. Mais pourquoi avait-il quitté son pays juste au lendemain des accords de paix de 1998 ? Ce sont des femmes, étonnantes et déterminées, toutes liées à Zach – Aileen, son épouse, Ghetusa, la veuve ad vitam æternam de son frère, et Breena, combattante féministe au sein de l’IRA – qui donneront peut-être à Clovis les premiers indices…

Mon avis

Nouveau roman de Maurice Gouiran avec Clovis Narigou, journaliste, éleveur de chèvres et grand séducteur devant l’éternel.

Apprenant la mort de l’Irlandais, Zach Nicholl, artiste peintre installé à Marseille pour fuir les Troubles de l’Irlande du Nord., il décide de prêter ses services de « fouineur » à Emma pour résoudre ce meurtre. Car aucun doute, l’Irlandais a bien été assassiné. 

Reprenant l’histoire de l’Irlandais, Maurice Gouiran lance Clovis dans un voyage en Irlande du Nord, où il a déjà enquêté. Là-bas, égal à lui-même, Clovis séduira et fera ressurgir aussi des secrets enfouis.

Maurice Gouiran montre bien comment depuis 1969 l’Irlande du Nord est coupée en deux et comment, aujourd’hui encore, malgré la paix, il y a toujours deux ennemis qui essayent de vivre le mieux qu’il peuvent, sans éviter parfois les heurts. 

« Une histoire d’amour au parfum d’Irlande, ce pays indocile et rude que j’avais dans la tête et dans le cœur. Cette terre peuplée de légendes, de guerre, de misères et de créatures fantastiques (…). »

Jigal Polar, 240 pages, 18,50€

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