Journal de lectures

Polar, thriller, roman noir...

Lectures d’octobre

Quelques livres lus en octobre:
Glacé, Bernard Minier, Xo éditions
Le cercle, Bernard Minier, Xo éditions
Écrit en lettres de sang, Sharon Bolton, Fleuve Noir
La voie de la colère, Antoine Rouaud, Bragelonne.
Je reviendrai sur les deux romans de Bernard Minier que j’ai vraiment appréciés. Le thriller de Sharon Bolton est également un très bon thriller.
La voie de la colère est un livre de fantasy français, dont La voie de la colère est le premier tome. Il laisse entrevoir une grande saga dans la lignée des romans de fantasy anglo-saxons.
À suivre.

14-18 en livres (1)

Petit Quizz de la Grande Guerre

Grégoire Thonnat

Pierre de Taillac Éditions, 152 pages,  4,90 euros

Gréroire Thonnat propose ici un petit livre original. En effet, plutôt que de rédiger un nouveau livre du la guerre 1914-1918, c’est sous forme de questions aussi intéressantes qu’originales qu’il permet de découvrir les aspects les plus divers de ce conflit mondial.
Ainsi, le lecteur découvrira combien de paires de chaussettes ont été utilisées par l’armée française en 1917-1918, mais aussi ce qu’était « la boîte à bonbons »… Parmi les sujets plus sérieux, on apprend que 50% des mobilisés étaient des paysans, on découvre quelle a été la bataille la plus sanglante, de quand date le premier combat aérien.
Bref, ce petit livre en forme de quizz servira à tout le monde pour découvrir ce conflit sous un autre jour. À l’approche du centenaire, cet ouvrage permet de (re)donner des repères simples sur ce conflit majeur de l’histoire de France, d’illustrer les principaux faits, de combattre quelques idées reçues mais aussi de parler de l’histoire à hauteur d’hommes grâce à des anecdotes fortement évocatrices. 
« À travers son petit format et l’originalité de sa présentation à travers les questions qu’il pose, c’est le plus grand et le plus terrible pan de l’histoire de France et des Français que ce quizz éclaire », indique Jean-Jacques Becker, Professeur émérite à l’université Paris X- Nanterre, président d’honneur du Centre de recherche de l’Historial de la Grande Guerre de Péronne.

L’encre et le sang

L’encre et le sang, Laurent Scalese et Franck Thilliez
Pocket, 128 pages, 2,90 euros

Résumé: Au fond d’un vieux garage hongkongais, elle est là. Elle l’attend. La machine. Il suffit de taper. Et tout s’écrira, dans la réalité.

Très vite, l’écrivain William Sagnier comprend qu’il tient là l’instrument de sa vengeance.
La femme qui l’a trompé. L’homme qui lui a volé son livre. Tous ceux qui l’ont
humilié, utilisé, détruit, seront punis à leur tour.
La vie, la mort, la toute-puissance au bout des doigts, là ou se mélangent l’encre et le
sang…
Titre disponible en version numérique

Scalese et Thilliez plongent leur héros dans l’enfer de Hong Kong. Ce double littéraire qu’il ont créé est un écrivain malheureux qui a été dépouillé de son bien le plus précieux: son roman. Il suit son ex-femme et son amant pour se venger. À mi-chemin du livre fantastique et du polar, L’encre et le sang ravira les amateurs de sensations fortes et de Stephen King auquel on pense immanquablement à la lecture de cette courte histoire. 
Mais la comparaison s’arrête là, car Scalese et Thilliez ont trouvé un style qui leur est propre et qui fait de ce court texte un petit chef-d’œuvre.
Une excellente surprise que ce texte. Comme quoi les écrivains français savent aussi écrire de très bonnes nouvelles. Et c’est aussi une très bonne idée de Pocket qui a lancé plusieurs titres dans cette série de courts textes.

Rencontre avec Alexis Aubenque

Alexis Aubenque, le polar américain made in France 

Alexis Aubenque publie un nouveau thriller aux éditions du Toucan. Nous avons posé quelques questions à cet auteur qui écrivait de la science-fiction avant de se tourner avec succès dans l’écriture de romans policiers.

 Peu d’auteurs français, placent le déroulement de leurs romans aux États-Unis, chasse gardée de bien des grands écrivains de polars. 
 Toutefois, à l’instar de Maxime Chattam, Alexis Aubenque livre des histoires au suspense plus qu’efficace puisqu’une fois commencée leur lecture est difficile à arrêter. Le tout se déroulant au pays des James Ellroy (Le dahlia noir, L.A. confidential), Thomas Harris (Dragon rouge)… 
Peux-tu nous dire comment tu es venu à l’écriture ?
Par hasard. Je n’avais jamais eu l’ambition d’écrire avant l’âge de 24 ans, je rêvais à la vérité d’être éditeur, mais il se trouve que faisant mon service militaire, je suis tombé dans un endroit où il y avait un ordinateur personnel (à l’époque, 1995, c’était peu courant !), et par simple amusement je me suis mis à écrire le début d’une histoire et, à ma surprise, des lignes et des lignes sont sorties, j’ai adoré ça. Pleins d’idées me venaient, et dès que j’ai eu fini l’armée, j’ai acheté un PC et n’ai plus jamais cessé d’écrire depuis. 
Quel a été ton parcours ?
Après une maîtrise en Sciences économiques, j’étais programmé pour être banquier, mais j’avais le rêve de travailler dans l’édition, et, de fait, après l’armée, j’ai commencé à croire que j’avais un certain talent d’écrivain. Il m’a fallu attendre six ans et huit manuscrits qui dorment encore dans mes placards pour que j’aie enfin la chance d’être publié. C’était un roman de science-fiction « La chute des mondes », puis j’ai continué dans ce genre jusqu’en 2008, avant de me tourner vers le roman policier. 
Ton entourage a-t-il soutenu les débuts de ta carrière d’auteur ? Oui, même si certains avaient des doutes, à partir du moment que je gagnais ma vie d’une autre façon cela ne posait de problème à personne, au contraire. Ma mère était ma première fan, mais est-ce étonnant ? 
Tu as écrit de la science-fiction, maintenant tu écris des romans policiers. Si ces deux genres appartiennent à la littérature qu’on appelle « populaire », passer de l’un à l’autre est peu commun. Surtout si l’on considère le succès de tes romans SF. Comment s’est faite cette transition ?
Personnellement, je suis très éclectique dans mes goûts littéraires, j’aime tout, mais je dois avouer que j’ai un petit faible pour la littérature dite de genres, à savoir la SF, le fantastique et le polar. Ainsi, cela ne m’a posé aucun problème de passer de la SF au polar, tant j’aime les deux genres.
Mais, pour la petite histoire, je suis passé de la SF au polar par simple défi de mon éditrice d’alors qui m’a poussé à écrire un roman policier. Elle était persuadée que j’étais fait pour ça. Je l’ai écoutée et ne le regrette pas.
J’aurais adoré continuer à écrire de la SF en parallèle mais mon éditeur d’alors ne l’a pas entendu de cette oreille et à mis fin à ma série « L’empire des étoiles » quand il a appris que je faisais du polar chez un autre éditeur. 
Vas-tu écrire encore de la SF ?
 Non, pour l’instant aucun projet en vue. Même si je rêve de m’y remettre, mes projets de polars occupent tout mon temps, mais dans quelques années, très certainement. 
Quels sont les auteurs qui t’influencent ou qui te servent de modèle ? 
En SF, Frank Herbert, Dan Simmons et Robert Silverberg. En polar, James Ellroy, Thomas Harris, Robert Crais. 
Comment trouves-tu l’inspiration ?
Je n’en sais rien. C’est la magie de la création. Je pars souvent d’un décors ou d’un fait de société et puis tout se met en place au fil des jours dans ma tête.
Comment travailles-tu sur tes livres ?
Tous les jours, matin et soir. Je passe beaucoup de temps à réfléchir en écoutant la musique, électronique et rock. À faire tourner les idées dans ma tête dans tous les sens, jusqu’à ce que je trouve la bonne disposition. J’écris au préalable un squelette et après je me lance. Je n’aime pas l’idée de faire un plan trop structuré. C’est seulement en écrivant au jour le jour que les meilleurs idées apparaissent. En tout cas, c’est comme ça que je fonctionne. 
Tes romans policiers se déroulent aux États-Unis, pourquoi pas en France ?
Au départ, c’était pour rendre un hommage à la série « Twin Peaks ». J’aimais tellement cet univers que je voulais écrire un polar dans ce genre d’atmosphère, puis les choses allant, j’ai continué ma série, mais j’ai pas mal d’idées de romans policiers se situant en France. Mais il faut que je trouve le temps. Là aussi, c’est comme pour la SF, viendra le bon moment. 
Peux-tu nous présenter ton nouveau roman : Stone island ?
 En quelques mots, Stone island est mon tout dernier bébé, il s’agit toujours d’un roman policier, mais bien plus léger, que les précédents, ne serait-ce que par le lieux où se situe l’intrigue, une île polynésienne. Soleil, plage, bronzette, surfeurs, paillotes, cocktails, sont au rendez-vous.
Je qualifierai ce nouveau roman de comédie romantique policière. Un livre en hommage à la série Magnum, qui n’a qu’un seul but : vous faire passer un bon moment le sourire sur les lèvres…

Propos recueillis par Emmanuel Fleury

Maxime Chattam déjoue la conjuration primitive

La conjuration primitive

Maxime Chattam

Albin Michel, 646 pages, 22,50 euros

Et si seul le Mal pouvait combattre le Mal ?
Une véritable épidémie de meurtres ravage la France.
D’un endroit à l’autre, les scènes de crime semblent se répondre. Comme un langage ou un jeu.
Plusieurs tueurs sont-ils à l’œuvre ? Se connaissent-ils ?
Très vite, l’hexagone ne leur suffit plus : l’Europe entière devient l’enjeu de leur monstrueuse compétition.
Pour mettre fin à cette escalade de l’horreur, pour tenter de comprendre, une brigade pas tout à fait comme les autres, épaulée par un célèbre profiler.
De Paris à Québec en passant par la Pologne et l’Écosse, Maxime Chattam nous plonge dans cette terrifiante Conjuration primitive au cœur des pires déviances de la nature humaine.
Richard Mikelis est un chasseur de tueurs en série. Mais il a pris sa retraite. Et c’est contraint par Alexis, de la gendarmerie, qu’il reprend du service pour résoudre une énigme qui les conduira dans les pires méandres de l’âme humaine. Ils ont affaire à un réseau de tueurs en série particulièrement cruels et organisés. 

Maxime Chattam a frappé un grand coup avec ce roman. On se souvient de son premier thriller, L’âme du mal, qui fit de lui une valeur sûre du suspense français.
Une fois ouvert, il est difficile de reposer ce nouveau roman tant le suspense est insoutenable. Chattam démontre ici que les auteurs français font parfois mieux que leurs homologues américains.
Désormais, avec La conjuration primitive, il s’impose définitivement parmi les plus grands. Le coup de théâtre à la fin du premier tiers du livre mérite à lui seul la lecture du roman. 

Tant au niveau national qu’international. Les Américains n’ont qu’à bien se tenir…
En quelques mots, Maxime Chattam, c’est une quinzaine de romans et 4,5 millions d’exemplaires vendus en France depuis ses débuts.

Les Projets David S. Khara

Le Projet MorgensternRésumé: Berlin, 1942. Le chef de la Gestapo, Reinhardt Heydrich, charge un colonel SS d’éliminer un enfant au centre du plus important projet du 3e Reich. Pologne, 1943. Un groupe de résistants hérite bien malgré lui d’un adolescent, évadé du camp de Stutthof. Très vite, le fugitif déploie des qualités exceptionnelles au combat. Irak, 2003. Une unité de reconnaissance des Marines, tombée dans une embuscade, est récupérée par l’armée américaine. États-Unis, de nos jours. Jeremy Corbin et Jacqueline Walls mènent une vie tranquille en compagnie de leur fille dans une petite ville du New Jersey. Mais un jour, tout bascule. De Londres à Tel Aviv, des forêts polonaises aux gratte-ciel de Manhattan, un homme se bat pour protéger ses amis de la malédiction qui le poursuit obstinément. Entre complots, luttes de pouvoir et dérives scientifiques passées et actuelles, Eytan Morgenstern s’apprête à livrer son ultime combat. 

David S. Khara s’est fait connaître grâce à ses deux précédents romans : Le Projet Bleiberg et Le Projet Shiro. Tous deux mêlaient thriller et Histoire. Le premier, on s’en souvient, plongeait ses racines dans les expériences des médecins nazis pendant la Second guerre mondiale. Le second, trouvait son origine dans les attrocités commises pas les Japonais à la même période. Ici s’achève donc (pour l’instant) cette trilogie des Projets. Avec ce troisième épisode, Khara poursuit les aventures de Eytan Morgenstern. Il s’agit pour lui de retrouver ses compagnons de la première aventure (Jeremy et Jacqueline) afin d’éviter les pires ennuis. Notamment qu’Eytan se retrouve à nouveau cobaye. Ce troisième volume, à l’image des deux premiers, est mené à cent à l’heure. On peut dire que David S. Khara sait comment tenir le lecteur en haleine. Et si les deux précédentes aventures étaient déjà bien rythmées, celle-ci poursuit sur la même lancée. Entre les flashbacks historiques et l’aventure actuelle, le lecteur ne peut décidément pas lâcher le livre. Le héros de David S. Khara est un mélange d’agent secret à la James Bond, de Jason Bourne, de Jack Reacher, mélangez bien le tout (au shaker, pas à la cuillère), et vous obtiendrez un personnage original, humain, à l’humour ravageur et la personnalité bien établie. David S. Khara a réussi le pari de faire aussi bien que les auteurs américains. Cette trilogie est sans aucun doute l’une des meilleures du genre. On doit remercier le travail éditorial des éditions Critic pour avoir déniché un tel talent. Ces romans sont de préférence à lire dans l’ordre de parution. Le premier tome est en cours d’adaptation au cinéma. Notons que la Ligue de l’imaginaire a accueilli Khara dans ses rangs. Ce qui n’est pas peu dire quant au talent de cet auteur. 

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