Polar, thriller, roman noir...

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Ars Obscura

Article mis en avant

François Baranger, Ars Obscura tome 1 : Sorcier d'Empire

François Baranger revisite l’histoire de France avec une bonne dose d’aventures et de magie : une tétralogie de fantasy uchronique napoléonienne.
Et si la magie avait réussi là où Napoléon a échoué ?

Résumé

1815. L’empire de Napoléon s’étend des îles Britanniques aux frontières de la Russie. Rien ne semble pouvoir lui résister. Ses victoires, il les doit à un homme surgi de nulle part : Élégast. Celui-ci est, en effet, le seul à maîtriser ce qui ressemble à de la magie véritable : l’Art Obscur. Il est nommé sorcier d’empire.

Dans le fond, la magie n’était jamais que l’ensemble des techniques permettant de maitriser l’authentique pouvoir brut. Sans celui-ci, la magie était presque inopérante. Comme un fusil sans poudre : tous les éléments essentiels sont réunis, mais il manque le pouvoir détonnant.

Cette nomination ne plaît pas à tout le monde dans les rangs des généraux, car Napoléon, aidé par ce sorcier, ne serait-il pas en train de perdre le génie stratégique qui lui a valu tant de victoires ? Dans le même temps, des phénomènes surnaturels surviennent. Des bulles noires de grande taille surgissent de manière aléatoire un peu partout en France et, surtout, d’abominables créatures en sont rejetées : les résurgions.
Russes, Prussiens, Ottomans et ce qu’il reste de l’armée anglaise en exil pourraient en profiter pour préparer, dans le plus grand secret, une contre-offensive capitale.

Mon avis

François Baranger sort ici un livre précieux pour ceux qui ne supporteraient plus les romans de fantasy bourrés de clichés. Ici pas d’enchanteurs, de prophéties, d’adolescent en attente d’initiation et autres.

Le gouvernement britannique en exil au Caire préparait, lentement mais sûrement, une contre-attaque et, dans cet objectif, réclamait autant de renseignements que possible sur ce mystérieux Élégast, le sorcier sorti de nulle part qui avait conféré à Napoléon un si grand avantage que la flotte anglaise, pourtant réputée invincible, avait été envoyée par le fond au cours du tragique automne 1810, en mer du Nord. Dès lors, disposant de la plus grande armée du monde, moins de deux mois avaient suffi à l’insatiable Corse pour envahir l’Angleterre et, honte suprême, réduire ce fier pays à l’état de province vassale de la France.

De l’Histoire ! Voilà sur quoi l’auteur base son roman. Et pas n’importe quelle histoire : celle de l’Empire napoléonien ! Cette uchronie, puisque c’en est une, se déroule donc pendant le XIXe siècle et mêle histoire et dark fantasy.
François Baranger, en plus de son travail sur Lovecraft, a trouvé le temps de remplir ce livre de détails innombrables, nécessitant de nombreuses heures de recherches. Les uniformes, l’histoire, les matériels tout est précis et à sa place, comme dans une garnison napoléonienne.
Sorcier d’Empire met en place l’histoire, le contexte historique et les personnages. Les prochains volumes se feront attendre avec impatience car la fin de ce premier tome laisse entrevoir de nombreux développements et rebondissements.

 

Ars Obscura. Livre 1 : Sorcier d’Empire, François Baranger, Denoël, 496 pages, 23€

Les naufragés du tepuy

Résumé

Venezuela. Une jeune femme se réveille au milieu de la jungle, seule, amnésique, blessée, reliée à un parachute. Autour d’elle, à perte de vue, la végétation… et le grésillement d’un talkie-walkie. Très vite, la jeune femme comprend qu’elle n’est pas aussi seule qu’elle le croyait : de drôle de prédateurs rôdent au cœur de la jungle, des miliciens armés jusqu’aux dents, et déterminés à déterrer des secrets depuis longtemps oubliés…
À quelques milliers de kilomètres de là, en Floride, le détective privé Clinton Fisher est embauché par le propriétaire d’un aérodrome pour retrouver un avion volé. Son enquête le mènera bien plus loin qu’il ne l’imagine, jusque dans les méandres des multinationales pharmaceutiques…

Mon avis

Pour son troisième roman, François Baranger n’a pas choisi la voie la plus facile : le thriller d’aventure. Très vite, l’action est au rendez-vous, et le lecteur a à peine le temps de suivre l’héroïne reprendre ses esprits que la tension devient palpable.

Les personnages oscillent entre la survie et la quête qu’ils avaient en tête en arrivant sur ce tepuy. Les difficultés de l’aventure font vite tomber les masques, et les camps se forment alors pour savoir qui ira le plus vite, qui obtiendra ce pour quoi il est là.

Il y a deux parties dans cette aventure : celle qui se déroule sur le tepuy et celle qui se passe aux États-Unis, où et les affaires et la politique prennent le dessus sur la recherche scientifique.

Ce roman m’a parfois fait penser à certains récits de Lovecraft et aussi à Alien. Partout dans l’histoire, on ressent le sens du détail, la précision dans les décors et les personnages. Même en le sachant par avance pour avoir déjà vu ses œuvres, j’ai bien ressenti que François Baranger est aussi illustrateur. C’est d’ailleurs lui qui a réalisé la couverture du roman. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Et il a fait mouche avec cette couverture aussi.

Tepuy est un formidable thriller d’aventure qui maintient le suspense du début à la fin, en flirtant avec la science-fiction.

L’auteur

François Baranger est illustrateur et romancier. On lui doit notamment Dominium Mundi I et II, nommé pour plusieurs prix (éd. Critic), L’effet domino (Bragelonne), nommé pour le Prix du polar historique de Montmorillon. Il a dessiné pour la série Freaks agency. Il a été concept-artist pour Christophe Ganz, Joann Sfar ou encore Alain Chabat.

En 2017, François Baranger revient à l’illustration avec une version illustrée de la nouvelle L’Appel de Chtulhu (Bragelonne), de H.P. Lovecraft, et en 2019, il publie Les montagnes hallucinées (Bragelonne), du même auteur.

Tepuy, François Baranger, éd. Critic, 458p., 20€

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