Journal de lectures

Polar, thriller, roman noir...

L’empathie, Antoine Renand

Antoine Renand. L'empathie

Résumé : « Il resta plus d’une heure debout, immobile, face au lit du couple. Il toisait la jeune femme qui dormait nue, sa hanche découverte. Puis il examina l’homme à ses côtés. Sa grande idée lui vint ici, comme une évidence ; comme les pièces d’un puzzle qu’il avait sous les yeux depuis des années et qu’il parvenait enfin à assembler. On en parlerait. Une apothéose. »
Cet homme, c’est Alpha. Un bloc de haine incandescent qui peu à peu découvre le sens de sa vie : violer et torturer, selon un mode opératoire inédit.
Face à lui, Anthony Rauch et Marion Mesny, capitaines au sein du 2e district de police judiciaire, la « brigade du viol ».
Dans un Paris transformé en terrain de chasse, ces trois guerriers détruits par leur passé se guettent et se poursuivent. Aucun ne sortira vraiment vainqueur, car pour gagner il faudrait rouvrir ses plaies et livrer ses secrets. Un premier roman qui vous laissera hagard et sans voix par sa puissance et son humanité.

Mon avis : Dans la brigade du viol, un enquêteur se fait remarquer : Antoine Rauch. Surnommé « La Poire » par ses collègues, il est connu pour être un enquêteur exceptionnel.
Lorsqu’un violeur terrorise Paris, il se met en chasse et n’a plus qu’un objectif: l’arrêter.
Mais cela ne se passe pas comme il pouvait le penser. Sa vie privée et son passé vont être mis sur le devant de la scène.
Thriller psychologique très violent, L’empathie s’adresse aux coeurs bien accrochés. L’enquête retrace les actes infâmes du tueur, mais fait aussi revenir sur son histoire et sur celle de l’enquêteur, La Poire.
Antoine Renand a bien développé ces deux histoires en parallèles pour montrer comment l’on devient soit tueur en série, soit policier. D’où vient que ces deux personnages deviennent finalement si différents l’un de l’autre? Le milieu social est-il responsable de tout ?

L’auteur : Antoine Renand a écrit et mis en scène des courts-métrages, primés en festivals et diffusés à la télévision. Il est l’auteur de plusieurs scénarios de longs-métrages en cours de production. L’Empathie est son premier roman.

L’empathie, Antoine Renand, Robert Laffont, 464 pages, 20€.

Le fruits de mes entrailles, Cédric Cham

Résumé

Vrinks, fiché au grand banditisme, finit de purger une longue peine en centre de détention quand on lui annonce brutalement que le corps mutilé de sa fille Manon a été retrouvé dans un fleuve. Fou de rage, il ne pense plus qu’à s’évader pour la venger…
Amia, jeune femme d’une vingtaine d’années, prisonnière d’un sordide réseau de prostitution, réalise soudainement qu’elle va être mère ! C’est peut-être le signal qu’elle espérait pour trouver la force de fuir les griffes de ses bourreaux.
La capitaine Alice Krieg, en charge du dossier Vrinks, est une flic pugnace de la brigade de recherche des fugitifs. Elle, a grandi sans père, en a toujours souffert et plus encore aujourd’hui quand elle découvre sa cruelle maladie… Le hasard va tous les faire se télescoper au cours d’une longue cavale infernale et sanglante. À la vie, à l’amour, à la mort, au destin…

Chaque seconde supplémentaire où cet enculé est en vie est une insulte à la mémoire de Manon. Alors, hors de question de moisir ici. Il doit s’arracher. Et vite. Et le manque de temps limite d’autant ses options.

Mon avis

Trois personnages en fuite.
Vrinks court pour essayer de rattraper le temps perdu avec se fille. Mais elle est morte, tuée par quelqu’un que la Police ne recherche plus. Il court pour rendre justice à sa fille.
Amia, elle, court pour échapper à la prostitution parce qu’elle est enceinte et qu’elle veut que son enfant puisse avoir un autre avenir que le sien.
Enfin, Alice, capitaine de Police, court après le temps qu’il lui reste : elle doit affronter sa maladie, rattraper le temps perdu et Vrinks, par la même occasion.
Roman noir désespéré, Le fruit de mes entrailles entraîne le lecteur dans une course folle où les protagonistes courent tous après quelque chose : la vengeance, le temps, la liberté.
Cédric Cham ne fait pas dans la dentelle et c’est à cela qu’on le reconnaît. Au bout de la noirceur surgit une faible lueur, mais une lueur quand même.
En lisant ce roman, j’ai pensée aux livres de Karine Giebel. Elle aussi met en scène des êtres traqués, fuyant leur quotidien, cherchant au-delà de leur vie une échappatoire.
C’est en cela que le roman de Cédric Cham est très bon, c’est qu’il aborde des thèmes qu’on peut lire dans la presse, qui sont des faits divers, mais qui sont universels.

Le fruit de mes entrailles, Cédric Cham, Jigal Polar, 280 pages, 18,50€.

La mort selon Turner, Tim Willocks

Résumé

Lors d’un week-end arrosé au Cap, un jeune et riche Afrikaner renverse en voiture une jeune Noire sans logis qui erre dans la rue. Ni lui ni ses amis ne préviennent les secours alors que la victime agonise. La mère du chauffeur, Margot Le Roux, femme puissante qui règne sur les mines du Northern Cape, décide de couvrir son fils. Pourquoi compromettre une carrière qui s’annonce brillante à cause d’une pauvresse  ? Dans un pays où la corruption règne à tous les étages, tout le monde s’en fout. Tout le monde, sauf Turner, un flic noir des Homicides. Lorsqu’il arrive sur le territoire des Le Roux, une région aride et désertique, la confrontation va être terrible, entre cet homme déterminé à faire la justice, à tout prix, et cette femme décidée à protéger son fils, à tout prix.

Le ton de Turner était neutre mais implacable. Dépourvu de défi ou d’accusation. Juste l’assurance que cet homme allait foncer, quel que soit l’obstacle sur sa route.

Mon avis

La mort selon Turner est un roman policier qui donne chaud à lire. Pas seulement parce que l’intrigue se déroule en Afrique du Sud, mais parce qu’il faut suivre le rythme. Tim Willocks est un vieux routier du roman policier, et aussi du roman historique.
Même s’il délaisse le roman historique pur et dur, Willocks passe rapidement en revue l’histoire de l’Afrique du Sud et de l’Apartheid, dont l’ombre plane encore.
Turner est un flic incorruptible. Le seul peut-être encore en Afrique du Sud? Pour cette enquête, qui paraît résolue avant même d’avoir commencé, Turner va se heurter de plein fouet à la volonté d’une femme, d’une mère prête à tout pour sauver son fils.

Le regard de Turner ne contenait pas plus de compromis que la gueule du canon d’un fusil à pompe.

La mort selon Turner est le roman policier de l’année 2018. C’est un roman puissant dont on imagine bien une adaptation cinématographique.

La mort selon Turner, Tim Willocks, Sonatine, 384 pages, 22  €

L’Unité Alphabet, Jussi Adler Olsen

Résumé de l’éditeur

L’Unité Alphabet est le service psychiatrique d’un hôpital militaire où, pendant la Seconde Guerre mondiale, les médecins allemands infligeaient d’atroces traitements à leurs cobayes, pour la plupart des officiers SS blessés sur le front de l’Est.
Bryan, pilote de la RAF, y a survécu sous une identité allemande en simulant la folie. Trente ans ont passé mais, chaque jour, il revit ce cauchemar et repense à James, son ami et copilote, qu’il a abandonné à l’Unité Alphabet et qu’il n’a jamais retrouvé. En 1972, à l’occasion des jeux Olympiques de Munich, Bryan décide de repartir sur ses traces. Sans imaginer que sa quête va réveiller les démons d’un passé plus présent que jamais.

Mon avis

Ce premier roman de Jussi Adler Olsen n’a rien à voir avec la série des romans du Département V.
Il s’agit de son tout premier roman.
Cette histoire qui se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale est divisée en deux parties : la première se déroule après que l’avion de Bryan et de James soit abattu par les Allemands.
Pour survivre, ils vont se cacher dans un train de blessés et de malades allemands revenant du front de l’Est. Durant leur séjour à l’hôpital, ils vont subir les pires traitements que l’Allemagne nazie réservait à ses malades et blessés. Cette partie m’a parue exagérée dans son déroulement. Bryan et James survivent aux électrochocs, aux traitements médicamenteux et autres sévices, jusqu’à l’évasion de Bryan.
La seconde partie concerne le retour de Bryan en Allemagne pour retrouver la trace de James. De rebondissement en rebondissement, il va réussir à le retrouver. Le déroulement de ces recherches m’a semblé plutôt rocambolesque.
L’Unité Alphabet est un premier roman plutôt réussi même s’il paraît parfois peu crédible. On peut passer un bon moment de lecture si l’on ne tient pas compte de ces défauts de jeunesse.

L’Unité Alphabet, Jussi Adler Olsen, Albin Michel, 631 pages, 22,90 €.

Les enfants de Lazare, Nicolas Zeimet

Résumé de l’éditeur

« Je m’appelle Agathe, avait-elle annoncé avant de s’asseoir sur une machine. Je suis la chanteuse des laveries… ». Tout commence quand Pierre Sanak, journaliste reporter d’images à France Télévisions, croise par hasard cette jeune artiste un peu fantasque et très énigmatique. D’origine cambodgienne, Agathe a été adoptée, vit à Paris, ne se sépare jamais de sa guitare et semble errer entre plusieurs mondes… Pierre en tombe immédiatement amoureux. Apprenant en conférence de rédaction l’incroyable nouvelle de la résurrection momentanée de Sokhom, un jeune Cambodgien qui aurait vécu une expérience de mort imminente, Pierre ne peut s’empêcher de tisser un lien ténu avec l’histoire d’Agathe… Le journaliste s’envole aussitôt pour une semaine de folles investigations à Siem Reap et dans la jungle d’Angkor où, bien après le génocide, le tourisme des orphelinats semble perdurer. Une dangereuse course contre la montre s’engage alors. Pierre parviendra-t-il à découvrir le secret d’Agathe ?

Imaginez des villages d’un autre temps noyés dans l’eau stagnante, une marmite dantesque où des enfants au sourires charmeurs se disputeraient un folklore de carte postale avec les éléphants et où des touristes perchés en haut de montagnes de grès sculpté poseraient  aux côtés de lions imposants et de créatures mi-hommes mi-serpent.

Mon avis

Si vous n’avez pas envie de visiter le Cambodge après avoir lu ce roman, c’est que vous avez sauté pas mal de pages. Si vous n’avez pas encore compris comment fonctionne l’adoption internationale dans certains pays asiatiques, notamment au Cambodge, c’est que vous avez sauté quelques pages supplémentaires, voire les mêmes. Autrement dit, c’est que vous avez totalement loupé ce grand roman !
On s’attache à Pierre, à Agathe, et on le suit au Cambodge où l’enquête qu’il mène colle au plus près la réalité.
Nicolas Zeimet signe ici LE roman de l’année 2018 pour les éditions Jigal. Tout simplement.
Il ficelle une intrigue digne des plus grands, avec du suspense, de l’action ; il colle à l’actualité.

Nicolas Zeimet possède une écriture fluide et un style très clair, totalement au service de l’intrigue, qui rendent son roman particulièrement agréable à lire.

Agathe avait vécu avec la mort, cette compagne inéluctable, pendant la majeure partie de sa vie. À la fin, elle s’était résolue à  la rejoindre.

Nicolas Zeimet a reçu le Prix Dora-Suarez 2018 pour son roman précédent : Retour à Duncan’s Creek.

Les enfants de Lazare, Nicolas Zeimet, Jigal Polar, 296 pages, 19 €

Gwendy et la boîte à boutons, par Stephen King et Richard Chizmar

Résumé

Trois chemins permettent de gagner Castle View depuis la ville de Castle Rock  : la Route 117, Pleasant Road et les Marches des suicidés. Comme tous les jours de cet été 1974, la jeune Gwendy Peterson a choisi les marches maintenues par des barres de fer solides qui font en zigzag l’ascension du flanc de la falaise. Lorsqu’elle arrive au sommet, un inconnu affublé d’un petit chapeau noir l’interpelle puis lui offre un drôle de cadeau  : une boîte munie de deux manettes et sur laquelle sont disposés huit boutons de différentes couleurs. La vie de Gwendy va changer. Mais le veut-elle vraiment  ? Et, surtout, sera-t-elle prête, le moment venu, à en payer le prix  ? Tout cadeau n’a-t-il pas sa contrepartie  ?

Est-ce que c’est ça, ma vie, maintenant  ? songe-t-elle en pénétrant dans le gymnase de Castle Rock. Est-ce que cette boîte est devenue toute ma vie  ?

Mon avis

Stephen King est un habitué des nouvelles. On se souvient de ses nombreux recueils aux textes parfois inégaux. Mais souvent, quand il s’associe à un autre écrivain, cela donne des étincelles.
L’histoire de Gwendy est classique dans l’univers de Stephen King  : une jeune fille confrontée au surnaturel. C’est dans son développement que l’histoire trouve son originalité.
Et cette histoire de boîte à boutons est explosive.

Gwendy et la boîte à boutons, Stephen King et Richard Chizmar, Le Livre de Poche, inédit,  5,99  €.

Édition illustrée dont 4 illustrations inédites.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Michel Pagel.

Le dernier festin, de Fabio M. Mitchelli

Fabio M. Mitchelli s’inspire des pires tueurs en série pour écrire ses romans.
Un mélange détonant !

Résumé de l’éditeur

Clarisse est morte. Elle ouvre les yeux sur son corps mutilé, entouré par la police scientifique qui s’affaire sur la scène de crime de son propre meurtre, quelque part sur une route de montagne des Alpes françaises… Elle va se remémorer les heures qui ont précédé sa mort, afin de confondre son meurtrier. Des indices portent à croire qu’un tueur, recherché par la police depuis des années serait dans la région…

L’auteur

Fabio M. Mitchelli, né à Vienne (Isère) en 1973, musicien et écrivain, auteur de thrillers psychologiques inspirés de faits réels.
Il a signé La trilogie des verticales parue aux éditions Ex-aequo entre 2010 et 2012, dont La verticale du fou, le premier opus de ce singulier triptyque, a été classé dans le top trois des romans les plus téléchargés sur le territoire français en 2011 aux côtés de David Foenkinos.
Fabio M. Mitchelli se consacre désormais à l’écriture de true crime et thrillers psychologiques.
La compassion du diable, paru aux éditions Fleur Sauvage en octobre 2014 a reçu le Prix du polar Dora-Suarez 2015. Il a également été finaliste du prix polar Saint-Maur en poche 2016, et finaliste du prix polar poche de Moustiers 2016.

Il se trompe lourdement. Il y a onze ans, le diable était bien sur Terre et c’était en France qu’il faisait sa petite cuisine.

Mon avis

Le Dernier festin est la réédition en un volume de la Trilogie des Verticales (La verticale du fou, À la verticale des enfers, La verticale du mal – Le dernier festin) qui était indisponible jusqu’à ce que les éditions French Pulp aient la bonne idée de rééditer l’ensemble en un seul volume.

Plusieurs histoires, plusieurs personnages s’entre-mêlent dans ce roman. Fabio M. Mitchelli est, on le sait, un spécialiste des tueurs en série et il s’inspire de leurs histoires pour les adapter en roman.
Les fidèles lecteurs de l’auteur retrouveront donc son univers particulier : mélange de thriller, de psychologie et d’horreur. Fabio M. Mitchelli ne fait pas dans la dentelle, c’est le moins que l’on puisse dire. Ce dernier festin, ravira les amateurs de fantastique, de thriller et de gore.
Ce dernier festin tient plutôt de l’orgie que de la Cène.
Se présentant sous la forme d’une symphonie, les différents mouvements rythment le déroulement de l’action. Fabio M. Mitchelli entraîne le lecteur dans une histoire cruelle et addictive. 

Il lui fallait faire ce qu’il avait toujours fait : faire comme le diable, laisser croire qu’il n’était qu’une légende et qu’il n’existait pas

Le dernier festin, Fabio M. Mitchelli, French Pulp éditions, 382 pages, 18,00€

L’assassin de ma soeur, Flynn Berry

Résumé de l’éditeur

Nora, la petite trentaine, prend le train depuis Londres pour rendre visite à sa sœur dans la campagne. À son arrivée, elle découvre que Rachel a été victime d’un crime barbare. Atomisée par la douleur, Nora est incapable de retourner à sa vie d’avant. Des années auparavant, un événement traumatique a ébranlé sa confiance dans la police ; elle pense être la seule à pouvoir retrouver l’assassin de sa grande sœur. Mais isolée dans ce petit village qui chuchote et épie, isolée – surtout – avec les démons de leur jeunesse sacrifiée, Nora devra souvent se battre avec elle-même pour retrouver la vérité sous la surface brumeuse des souvenirs.

Rachel ne m’attend pas sur le quai. Rien d’inhabituel. Ses horaires à l’hôpital la font souvent finir tard le soir.

Mon avis

 

Chaque week-end, Nora se rend en train chez sa sœur Rachel, dans une ancienne ferme, près de Londres.
Malheureusement, ce week-end-là, en y arrivant, Nora va découvrir le cadavre de Rachel en arrivant.
Commence alors pour elle une période difficile durant laquelle elle va devoir faire de deuil de cette sœur avec qui elle avait un secret. Ce secret se révèle être de plus en plus lourd à porter. Si bien que Nora va osciller de doutes en désillusion, jusqu’à la fin du roman. 
Le lecteur est emporté dans cet entre-deux, où Nora ne maîtrise pas l’enquête, et il découvrira au fil de l’histoire le récit inextricablement lié des deux sœurs.
Ce qui m’a paru intéressant dans ce premier roman, c’est le contre-pied utilisé par Flynn Berry pour traiter ce thriller psychologique : au lieu d’une enquête classique, c’est par le biais d’un personnage que le lecteur suit le fil de l’enquête. On découvre aussi en filigrane la vie de ces deux sœurs et le secret qui les liait. En somme un bon premier roman qui laisse entrevoir de belles perspectives.

 

Rachel n’est pas dans le Telegraph. Ni dans L’Independant, le Sun, le Guardian, le Daily Mail. Si aucun quotidien national n’en parle, alors ça n’est peut-être pas arrivé ?

L’assassin de ma sœur, Flynn Berry, Presses de la Cité, traduit de l’anglais (États-Unis) par Valérie Malfoy, 272 pages, 20,90€.

Stavros, Sophia Mavroudis

(c) E.F.
« Stavros a traversé la ville en pestant contre les gaz d’échappements, les klaxons, la circulation. »

Résumé de l’éditeur

Athènes, à l’aube… Un morceau de la frise du Parthénon a disparu et le cadavre d’un archéologue gît au pied de l’Acropole. Le passé du commissaire Stavros Nikopolidis vient de ressurgir violemment ! En effet, quelques années auparavant, sa femme Elena – alors responsable des fouilles archéologiques – disparaissait mystérieusement au même endroit. Depuis, Stavros n’est plus que l’ombre de lui-même…
Mais aujourd’hui les signes sont là. Rodolphe, le probable meurtrier, son ennemi de toujours, est revenu… Stavros, véritable électron libre, impulsif, joueur invétéré de tavli et buveur impénitent, n’a plus que la vengeance en tête !
Flanqué de ses plus fidèles collègues – Dora, ancienne des forces spéciales, Eugène le hacker et Nikos l’Albanais –, soutenu par son amie Matoula, tenancière de bar au passé obscur, et malgré l’étrange inspecteur Livanos, Stavros va enfin faire sortir de l’ombre ceux qui depuis tant d’années pourrissent sa ville ! Mais la vie révèle parfois bien des surprises…

Stavros est issu d’une famille d’intellectuels de gauche marquée au fer rouge par les aléas de l’histoire nationale et les rêves avortés »

Mon avis

Athènes… Ville touristique s’il en est, et berceau de la démocratie. On imaginerait volontiers cette cité paisible, même après la terrible crise économique et les épreuves que subissent encore les Grecs.
Mais non, la police veille et doit constituer le dernier rempart face aux malfaiteurs.
Après la dictature, la crise est passée par là et le pays essaie tant bien que mal de se remettre sur pieds. Longtemps pillée par les autres pays occidentaux pour ses oeuvres d’art, la Grèce est aujourd’hui bien consciente des richesses qu’elle possède et c’est dans ce cadre que Sophia Mavroudis place le décor de son roman.
Stavros doit enquêter sur le meurtre d’un archéologue et la disparition d’une fresque du parthénon. Cette enquête le replonge dix ans plus tôt lors de la disparition de son épouse, la mère de son fils d’aujourd’hui âgé de dix ans. Ne bravant aucun interdit, Stavros va tout faire pour retrouver Rodolphe, son ennemi de toujours.
Sophia Mavroudis fait de ce roman policier une ode à la ville d’Athènes et à ses habitants. Mais c’est aussi un roman bien noir dont le héros fait inévitablement penser à Adamsberg et Mallock. C’est dire les références. Stavros est un beau coup de maître pour un premier roman.
À découvrir d’urgence en attendant les suivants…

Stavros, petit-fils de résistant ayant fait la guerre civile du côté des perdants et fils d’une victime de la dictature des colonels, méprise les conventions, le statut social et l’argent.

Stavros, Sophia Mavroudis, Jigal Polar, 240 pages, 17,50€ .

Je suis un guépard, Philippe Hauret

Résumé de l’éditeur

Le jour, Lino, employé anonyme d’une grosse boîte, trime sans passion au 37e étage d’une tour parisienne. La nuit, dans son studio miteux, il cogite, désespère, noircit des pages blanches et se rêve écrivain… Un peu plus loin, Jessica arpente les rues, fait la manche et lutte chaque jour pour survivre. Deux âmes perdues qui ne vont pas tarder à se télescoper et tenter de s’apprivoiser, entre désir, scrupule, débrouille et désillusion… Jusqu’au jour où Jessica fait la connaissance de Melvin, un jeune et riche businessman qui s’ennuie ferme au bras de la somptueuse Charlène. Deux univers vont alors s’entremêler pour le meilleur et surtout pour le pire…

AU FOND DE LUI, LINO SAVAIT BIEN QU’IL ÉTAIT COMME LES AUTRES, MARQUÉ AU FER, MENOTTÉ À VIE, UN ESCLAVE AUTONOME.

Mon avis

Une nouvelle fois Philippe Hauret montre son talent d’écrivain dans ce roman qui dépeint des vies ordinaires qui basculent.
C’est de la vie de Lino qu’il s’agit, employé de bureau ordinaire qui mène une existence morne, partagé par son quotidien terne et son ambition d’écrivain qui reste une velléité d’adolescent. Jusqu’au jour où il rencontre Jessica.
À partir de là, sa vie va se retrouver chamboulée, dans le bon sens… et dans un autre sens également.
Dans ce roman noir, Philippe Hauret met à mal notre société et ce qu’elle produit: un sentiment de malaise permanent et diffus. Ces individus se retrouvent dans l’espoir qu’il en sorte quelque chose qui les fera s’élever, changer. Mais, souvent, rien de bien n’en ressort.

Les lampadaires défilent, l’air est tiède, je n’ai nulle part où aller. Alors je cours, je cours, je suis un guépard, rien ne m’arrêtera.

Je suis un guépard, Philippe Hauret, Jigal Polar, 216 pages, 18 €

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