Polar, thriller, roman noir...

Année : 2019

Annabelle, Lina Bengtsdotter

Annabelle. L. Bentsdotter

Résumé : La détective Charlie Lager est contrainte par ses supérieurs de retourner à Gullspång, la petite ville où elle s’était juré de ne jamais remettre les pieds pour enquêter sur la disparition d’une jeune fille de 17 ans, Annabelle que la police locale n’a pu retrouver. Alors que ses recherches progressent, Charlie est confrontée à un passé traumatisant, vieux de 20 ans. La jeune femme, que sa brillante ascension dans la police suédoise a conduite à résoudre des enquêtes particulièrement complexes, se retrouve démunie et vulnérable face aux démons de sa propre enfance ; car Charlie aussi a de sombres secrets.

Elle lui avait donné un feutre qui traînait dans son sac. Vas-y. Écris-moi un poème.

Il avait pris le feutre. Il s’était mis au travail. À la fin, elle avait lu le résultat. Lui plaisait-il?

Elle avait répondu que non, car elle savait comment se terminait ce poème et elle n’aimait pas les fins tragiques.

Mon avis : Lina Bengtsdotter explore dans ce thriller la campagne suédoise, notamment la ville la plus pauvre du pays. Celle d’où vient Charlie Lager. On pense inévitablement à ces romans sur la campagne américaine.
Se retrouvant sur les lieux de son enfance, Charlie voit les souvenirs affluer, et ses anciennes connaissances s’étonner de la voir revenir en tant que policière.
Une enquête plutôt classique sur une disparition mais qui trouve un grand intérêt dans le développement des personnages, aussi bien principaux que secondaires.
Annabelle est un premier roman plutôt réussi. Recommandé.

L’auteur : Lina Bengtsdotter enseigne le suédois et la psychologie.

Annabelle, Lina Bengtsdotter, Marabout, « Black Lab », 320 pages, 19,90€. Traduit du suédois par Anna Gibson.

L’empathie, Antoine Renand

Résumé : « Il resta plus d’une heure debout, immobile, face au lit du couple. Il toisait la jeune femme qui dormait nue, sa hanche découverte. Puis il examina l’homme à ses côtés. Sa grande idée lui vint ici, comme une évidence ; comme les pièces d’un puzzle qu’il avait sous les yeux depuis des années et qu’il parvenait enfin à assembler. On en parlerait. Une apothéose. »
Cet homme, c’est Alpha. Un bloc de haine incandescent qui peu à peu découvre le sens de sa vie : violer et torturer, selon un mode opératoire inédit.
Face à lui, Anthony Rauch et Marion Mesny, capitaines au sein du 2e district de police judiciaire, la « brigade du viol ».
Dans un Paris transformé en terrain de chasse, ces trois guerriers détruits par leur passé se guettent et se poursuivent. Aucun ne sortira vraiment vainqueur, car pour gagner il faudrait rouvrir ses plaies et livrer ses secrets. Un premier roman qui vous laissera hagard et sans voix par sa puissance et son humanité.

Mon avis : Dans la brigade du viol, un enquêteur se fait remarquer : Antoine Rauch. Surnommé « La Poire » par ses collègues, il est connu pour être un enquêteur exceptionnel.
Lorsqu’un violeur terrorise Paris, il se met en chasse et n’a plus qu’un objectif: l’arrêter.
Mais cela ne se passe pas comme il pouvait le penser. Sa vie privée et son passé vont être mis sur le devant de la scène.
Thriller psychologique très violent, L’empathie s’adresse aux coeurs bien accrochés. L’enquête retrace les actes infâmes du tueur, mais fait aussi revenir sur son histoire et sur celle de l’enquêteur, La Poire.
Antoine Renand a bien développé ces deux histoires en parallèles pour montrer comment l’on devient soit tueur en série, soit policier. D’où vient que ces deux personnages deviennent finalement si différents l’un de l’autre? Le milieu social est-il responsable de tout ?

L’auteur : Antoine Renand a écrit et mis en scène des courts-métrages, primés en festivals et diffusés à la télévision. Il est l’auteur de plusieurs scénarios de longs-métrages en cours de production. L’Empathie est son premier roman.

L’empathie, Antoine Renand, Robert Laffont, 464 pages, 20€.

Le fruits de mes entrailles, Cédric Cham

Résumé

Vrinks, fiché au grand banditisme, finit de purger une longue peine en centre de détention quand on lui annonce brutalement que le corps mutilé de sa fille Manon a été retrouvé dans un fleuve. Fou de rage, il ne pense plus qu’à s’évader pour la venger…
Amia, jeune femme d’une vingtaine d’années, prisonnière d’un sordide réseau de prostitution, réalise soudainement qu’elle va être mère ! C’est peut-être le signal qu’elle espérait pour trouver la force de fuir les griffes de ses bourreaux.
La capitaine Alice Krieg, en charge du dossier Vrinks, est une flic pugnace de la brigade de recherche des fugitifs. Elle, a grandi sans père, en a toujours souffert et plus encore aujourd’hui quand elle découvre sa cruelle maladie… Le hasard va tous les faire se télescoper au cours d’une longue cavale infernale et sanglante. À la vie, à l’amour, à la mort, au destin…

Chaque seconde supplémentaire où cet enculé est en vie est une insulte à la mémoire de Manon. Alors, hors de question de moisir ici. Il doit s’arracher. Et vite. Et le manque de temps limite d’autant ses options.

Mon avis

Trois personnages en fuite.
Vrinks court pour essayer de rattraper le temps perdu avec se fille. Mais elle est morte, tuée par quelqu’un que la Police ne recherche plus. Il court pour rendre justice à sa fille.
Amia, elle, court pour échapper à la prostitution parce qu’elle est enceinte et qu’elle veut que son enfant puisse avoir un autre avenir que le sien.
Enfin, Alice, capitaine de Police, court après le temps qu’il lui reste : elle doit affronter sa maladie, rattraper le temps perdu et Vrinks, par la même occasion.
Roman noir désespéré, Le fruit de mes entrailles entraîne le lecteur dans une course folle où les protagonistes courent tous après quelque chose : la vengeance, le temps, la liberté.
Cédric Cham ne fait pas dans la dentelle et c’est à cela qu’on le reconnaît. Au bout de la noirceur surgit une faible lueur, mais une lueur quand même.
En lisant ce roman, j’ai pensée aux livres de Karine Giebel. Elle aussi met en scène des êtres traqués, fuyant leur quotidien, cherchant au-delà de leur vie une échappatoire.
C’est en cela que le roman de Cédric Cham est très bon, c’est qu’il aborde des thèmes qu’on peut lire dans la presse, qui sont des faits divers, mais qui sont universels.

Le fruit de mes entrailles, Cédric Cham, Jigal Polar, 280 pages, 18,50€.

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