Polar, thriller, roman noir...

Année : 2014

Les larmes de Pancrace, Mallock

Mallock larmes pancrace

Les larmes de Pancrace a été réédité en février 2016 dans une nouvelle version revue et corrigée par l’auteur.

Lors de ses vacances dans le Bordelais, le commissaire Mallock est contacté par son ancien collègue, Gilles Guédrout, pour l’aider à enquêter sur le meurtre du propriétaire d’un grand cru classé, Jean de Renom, sauvagement assassiné. C’est son épouse, Camille, est qui accusée et incarcérée. Toutes les preuves sont contre elles Le scandale est national puisque Camille n’est autre que la fille de Sophie Corneille, députée et favorite pour la prochaine élection présidentielle.
Mallock va découvrir, lors de cette enquête, que d’autres drames ont marqué l’histoire de cette famille. D’autres crimes vont bientôt remonter des eaux troubles au fil de la recherche du véritable coupable, car on s’en doute bien Camille n’est pas responsable de la mort de son mari. Depuis le Moyen-Âge, la famille est victime d’une malédiction dont la première victime fut un certain Pancrace.

La première édition des Larmes de Pancrace

La première édition des Larmes de Pancrace

Mallock entraîne le lecteur dans une chasse à la vérité et fait monter la pression et le suspense au fil des pages. Nul doute que les Mallock (l’écrivain et le commissaire) savent distiller les indices pour tenir le lecteur en haleine tout au long de l’enquête. Ce roman, comme les précédents, est marqué du sceau inimitable de Mallock l’écrivain. Lecture indispensable, ce thriller de très bonne facture vous fera passer un excellent moment.

L’auteur : Jean-Denis Bruet-Ferreol, qui se cache sous le pseudonyme de Mallock (nom de famille du commissaire de sa série de thrillers littéraires), est peintre, photographe, designer, inventeur, directeur artistique, compositeur et, bien entendu et avant tout, écrivain. Depuis 2000, il ne se consacre plus qu’à sa carrière de peintre numérique au travers d’expos et d’édition de livres d’art, et à celle d’écrivain, notamment de romans policiers.

Les larmes de Pancrace, Mallock, Fleuve éditions, 468 pages, 19,90 euros

Miss Lily-Ann de Lucienne Cluytens

Miss Lily-Ann (Des yakusas à Roubaix ?), Lucienne Cluytens, Krakoën, 188 pages, 15 euros.

Résumé : Miss Lily-Ann, entreprise textile nordiste, intéresse les Japonais, mais les actionnaires ne veulent pas en entendre parler. Plutôt mourir que de céder à l’envahisseur asiatique ! Justement, la police trouve qu’on meurt beaucoup dans les environs. À qui profitent les crimes ? Aux investisseurs japonais ou à la directrice de l’entreprise ? Dynamique, charismatique et ambitieuse, Liliane Barré est le suspect idéal. À moins qu’elle ne devienne une cible à son tour.

Mon avis : Lucienne Cluytens signe ici un nouveau roman dont l’intrigue se déroule avec une logique implacable. Mais plus que tout, on sent que l’auteur a pris un plaisir immense en l’écrivant. Et du coup, le lecteur prend également beaucoup de plaisir à lire son roman. Polar également sociologique, Lucienne Cluytens décrit avec précision les conditions de travail en usine? Depuis les ouvriers jusqu’à la direction. Mais c’est aussi, plus que cela car, c’est aussi une histoire de famille qui est au centre de l’intrigue. Miss-Lily est un roman efficace qui devrait plaire à tous, même à ceux qui n’aiment pas vraiment les polars. Une très belle découverte que l’on doit aux éditions Krakoen, basées à… Roubaix.

lemecdelunderground présente « le Boss de Boulogne »

Découverte
Le Boss de Boulogne, Johann Zarca, Don Quichotte éditions, 178 pages, 16 euros
Le Boss de Boulogne vend de la drogue au bois de Boulogne, aux prostitués transsexuels et autres. Il évolue dans le monde violent de la drogue et de la prostitution jusqu’au jour où un transexuel se fait assassiné. Il pense que des gitans veulent prendre le contrôle de sa zone et le faire tomber. 

A priori, dans le rayon d’une librairie, je ne serai pas allé vers ce livre. Ce n’est pas mon genre de lecture. Je dois remercier les éditions Don Quichotte de me l’avoir transmis pour la page livres que je tiens dans Horizons — Nord-Pas de Calais. 
Parce que là, c’est une claque monumentale! Johann Zarca écrit bien. Même si sont style qui mêle argot, verlan, manouche et rebeu peut rebuter, il est extrêmement facile de le lire. Ça m’a fait l’impression de redécouvrir San Antonio. Une fois commencé, on ne peut plus arrêter et le style fait partie de l’immersion dans ce monde underground.

Le Boss de Boulogne est un livre brut, dur, hard, trash, à ne pas mettre entre toutes les mains. Ça sent le bitume, les moteurs chauds des michetons qui tournent et retournent à la recherche d’un(e) prostitué(e), comme le Boss qui livre sa dope au bois. Les personnages du roman sont aussi inquiétants les uns que les autres. Le monde du Boss est celui de la nuit, de la violence et de la drogue.
Zarca donne ici un grande leçon de style pour un premier roman: une vraie claque à tous ces romanciers qui, chaque année, aux rentrées littéraires exposent leurs misérables nombrils. Le Boss, c’est J. Zarca qui défie tous les styles. On pense à un San Antonio de 2014, qui aurait maille à partir avec Audiard, Joey Starr et tous des dealers. Le tout dans un grand mix qui explose les styles littéraires. Zarca a un style bien à lui, qu’il vous plaise ou pas. Le Boss et son auteur, connu par son site www.lemecdelunderground.com, sont une révélation.

Johann Zarca explique que Le Boss a été écrit il y a maintenant cinq ans. « Avant l’écriture de ce roman, j’ai beaucoup rodé dans le bois avec des potes, souvent en rentrant de soirées, puis j’ai accompagné l’un d’entre eux qui revendait du shit aux tapins de la Reine-Marguerite », indique-t-il. 
Ce qui lui a permis de découvrir les « secrets » de ce lieu fascinant. « Bien sûr, pendant l’écriture, j’y suis retourné, souvent seul, histoire de m’imprégner encore de cet univers. C’était important pour moi d’être le plus crédible et réaliste possible. Ainsi, beaucoup d’anecdotes ou de scènes du roman ont été rapportées de faits réels, que j’ai pu voir de mes propres yeux, parvenus à mes oreilles ou épluchés dans la presse », explique Johann.
La trame en revanche est purement fictive. Par contre, il n’est pas rare de croiser au bois des groupes de lascars, venus pour roder, foutre le bordel, chercher les embrouilles et insulter clients et prostituées. Et c’est là tout le paradoxe : l’homophobie et la transphobie est très présente dans ces milieux, et pourtant il suffit d’observer pour ce rendre compte que les lascars sont les principaux clients des prostitué(e)s. Je trouvais intéressant de travailler sur cette fascination attirance/répulsion qui constitue la trame.
Au niveau de l’écriture, je m’attache à rendre l’oral le plus littéraire possible, indique l’auteur. Je parle très argot dans la vie de tous les jours et écoute beaucoup de rap français, d’où l’influence. C’est un mélange d’argot ancien (à faible degré), de verlan, de manouche et de rebeu principalement, même si on retrouve d’autres influences (comme le wolof) »

La voie de la colère

La voie de la colère (Le livre et l’épée. Tome 1), Antoine Rouaud, Bragelonne, 480 pages, 25 euros

La Voie de la colère

Résumé : Le général Dun-Cadal fut le plus grand héros de l’Empire, mais il n’est plus aujourd’hui
C’est là qu’une jeune historienne vient le trouver. Elle est à la recherche de l’Épée de l’Empereur, disparue dans le chaos des derniers jours de son règne, et que Dun-Cadal aurait cachée en un lieu secret.
Pour elle, le vieux guerrier va ressasser ses souvenirs de gloire et ses regrets amers, à commencer par sa rencontre avec ce garçon qui lui sauva la vie et fit sa fierté avant qu’ils ne basculent tous deux dans le drame et le tourbillon de l’Histoire.
C’est alors qu’un assassin sans visage se met à frapper au cœur de la République. Les fantômes du passé refont soudain surface, ravivant les anciennes rancoeurs et la soif de vengeance d’un homme perdu sur la voie de la colère.

Mon avis : Avec La voie de la colère, les éditions Bragelonne ont offert une sortie mondiale à ce roman français de fantasy.
Antoine Rouaud est habitué à inventer et écrire des histoires puisqu’il a passé son enfance à le faire. Aujourd’hui, il travaille sur une série de feuilletons audio pour lesquels il a déjà remporté deux prix. Autant dire que c’est un écrivain qui sait comment s’y prendre pour écrire une histoire qui tient la route.
La voie de la colère est l’histoire du général d’empire Dun-Cadal et de son apprenti, Grenouille. Ces deux individus se sont rencontrés par hasard, lors de la bataille des Salines, où gronde la révolte. Grenouille sauve Dun-Cadal d’une mort certaine. Pour le récompenser, le général lui enseigne l’art de se battre. De retour à la capitale de l’empire, Grenouille poursuit son apprentissage et est adoubé chevalier, jurant fidélité à l’empereur.
Antoine Rouaud signe ici un vrai roman d’aventure fantasy digne des auteurs anglo-saxons. 
Les seuls reproches que l’on pourrait faire à ce livre, c’est qu’il se termine trop vite et qu’il va falloir attendre avant de pouvoir lire la suite.

Le cimetière des hirondelles

Le cimetière des hirondelles, Mallock, Fleuve Noir, 432 pages, 19 euros

Le cimetière des hirondelles

Résumé : « Je l’ai tué parce qu’il m’avait tué »… C’est l’unique réponse qu’obtient le commissaire Mallock lorsqu’il interroge Manuel Gemoni, homme honnête et sans histoire, parti un matin à l’autre bout du monde pour assassiner un vieillard qu’il ne connaissait même pas.

Que s’est-il passé dans la tête ou dans la vie de ce jeune papa, professeur d’université, étranger à toute forme de violence ? À quoi bon, pour Amédée Mallock, persister à mener cette enquête alors même que l’on sait avec certitude que Manuel est coupable ? Et comment parvenir à l’impossible : l’innocenter ?

Aux confins du possible, entre l’humidité hostile d’une jungle tropicale et un Paris englouti sous la neige, on retrouve dans Le cimetière des hirondelles Amédée Mallock, commissaire visionnaire qui, bien que misanthrope, n’a jamais cessé de lutter contre l’iniquité foudroyante du monde…

Jean-Denis Bruet-Ferreol, qui se cache sous le pseudonyme de Mallock (nom de famille du commissaire de sa série de thrillers littéraires) est peintre, photographe, designer, inventeur, directeur artistique, compositeur et, bien entendu et avant tout, écrivain. Depuis 2000, il ne se consacre plus qu’à sa carrière de peintre numérique au travers d’expos et d’édition de livres d’art, et à celle d’écrivain, notamment de romans policiers.

Mon avis : Mallock, auteur-héros de roman. Difficile de s’y retrouver. Les romans de Mallock sont-ils des souvenirs de ses enquêtes passées? Quand un personnage de roman crée un auteur, les lecteurs ne savent plus qui fait parler qui, qui raconte quoi…
Quoi qu’il en soit, ce roman vous tiendra en haleine tout au long de l’enquête de Mallock pour trouver pourquoi Manuel a tué un vieillard. Enquête de police, roman empreint de fantastique, mais aussi bien plus, Le cimetière des hirondelles vous réserve bien des surprises. Mallock à réellement un style inimitable où la poésie n’est pas absente. Faites-vous plaisir, que vous aimiez les thrillers ou non, lisez Mallock ! Ce livre est le troisième de la série des enquêtes de l’inspecteur Mallock. Si vous le pouvez, commencez par le premier livre : Le massacre des innocents, puis enchaînez avec Les visages de Dieu.

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