Journal de lectures

Polar, thriller, roman noir...

C’est quoi ce bordel ?

Article mis en avant

Résumé

Bertrand Morillo s’est mis une balle dans la bouche avec son arme de service, il n’en est pas mort. Pourquoi ? Parce qu’il n’a jamais eu de chance. S’il voulait en finir avec sa vie de flic c’est parce qu’il a lu des livres et qu’il ne faudrait jamais lire des livres si on ne fait pas un métier pour lequel ça peut
avoir une utilité. N’empêche… cet acte idiot qui lui vaut une gueule cassée va en entrainer un autre : fréquenter le cimetière où il aurait dû être enterré. Si Dépressif avait un nom ce serait Morillo et si humour noir avait un prénom ce serait Bertrand. Il va y rencontrer une femme qui se rend tous les jours sur la tombe de sa fille de 20 ans. Assassinée. On ne sait par qui. Morillo se met en tête d’aider. Relance l’enquête alors qu’il n’est plus vraiment flic, s’aperçoit qu’elle a été bâclée, met les pieds où il ne faut pas, gêne ses collègues et le Préfet, emmerde le Ministre et décime une bande de terroristes.

Tu m’étonnes qu’après avoir foiré lettres modernes, la vie avec Kinou et mon boulot de flic, je vois les choses en noir.

Mon avis

Autant l’avouer tout de suite, cette lecture de ce roman a été particulière. En effet, dès le début du livre, je me suis demandé où ça allait: parodie de San Antonio, copie du ton des romans noirs. Mais non, Bruno Gaccio trouve vite un ton qui lui est propre dans ce roman. Son style à lui est plutôt enlevé et ne fait pas dans la dentelle. En fin de compte, une fois entré en terre inconnue, c’est un roman noir et social qui fait mouche et tape plusieurs fois dans le mille.

Ce nouveau flic pas comme les autres est appelé à revenir, couché sur le papier, pour de nouvelles enquêtes, et ça sera avoir moi parce que c’est plutôt bien fait et original dans un milieu qui en manque tant, d’originalité.

L’auteur

Bruno Gaccio est un scénariste, auteur, acteur, producteur de télévision français, connu notamment pour être co-créateur et co-auteur de l’émission satirique « Les Guignols de l’info », de Canal+ de 1992 à 2007. Il est l’auteur de neuf livres, dont Petit manuel de survie à l’intention d’un socialiste dans un dîner avec des gens de gauche, aux éditions Les Liens qui Libèrent.

C’est quoi ce bordel? Les enquêtes de Bertrand Morillo, flic malgré lui, Massot éditions/Blast, 286 pages, 18€

Ars Obscura

Article mis en avant

François Baranger, Ars Obscura tome 1 : Sorcier d'Empire

François Baranger revisite l’histoire de France avec une bonne dose d’aventures et de magie : une tétralogie de fantasy uchronique napoléonienne.
Et si la magie avait réussi là où Napoléon a échoué ?

Résumé

1815. L’empire de Napoléon s’étend des îles Britanniques aux frontières de la Russie. Rien ne semble pouvoir lui résister. Ses victoires, il les doit à un homme surgi de nulle part : Élégast. Celui-ci est, en effet, le seul à maîtriser ce qui ressemble à de la magie véritable : l’Art Obscur. Il est nommé sorcier d’empire.

Dans le fond, la magie n’était jamais que l’ensemble des techniques permettant de maitriser l’authentique pouvoir brut. Sans celui-ci, la magie était presque inopérante. Comme un fusil sans poudre : tous les éléments essentiels sont réunis, mais il manque le pouvoir détonnant.

Cette nomination ne plaît pas à tout le monde dans les rangs des généraux, car Napoléon, aidé par ce sorcier, ne serait-il pas en train de perdre le génie stratégique qui lui a valu tant de victoires ? Dans le même temps, des phénomènes surnaturels surviennent. Des bulles noires de grande taille surgissent de manière aléatoire un peu partout en France et, surtout, d’abominables créatures en sont rejetées : les résurgions.
Russes, Prussiens, Ottomans et ce qu’il reste de l’armée anglaise en exil pourraient en profiter pour préparer, dans le plus grand secret, une contre-offensive capitale.

Mon avis

François Baranger sort ici un livre précieux pour ceux qui ne supporteraient plus les romans de fantasy bourrés de clichés. Ici pas d’enchanteurs, de prophéties, d’adolescent en attente d’initiation et autres.

Le gouvernement britannique en exil au Caire préparait, lentement mais sûrement, une contre-attaque et, dans cet objectif, réclamait autant de renseignements que possible sur ce mystérieux Élégast, le sorcier sorti de nulle part qui avait conféré à Napoléon un si grand avantage que la flotte anglaise, pourtant réputée invincible, avait été envoyée par le fond au cours du tragique automne 1810, en mer du Nord. Dès lors, disposant de la plus grande armée du monde, moins de deux mois avaient suffi à l’insatiable Corse pour envahir l’Angleterre et, honte suprême, réduire ce fier pays à l’état de province vassale de la France.

De l’Histoire ! Voilà sur quoi l’auteur base son roman. Et pas n’importe quelle histoire : celle de l’Empire napoléonien ! Cette uchronie, puisque c’en est une, se déroule donc pendant le XIXe siècle et mêle histoire et dark fantasy.
François Baranger, en plus de son travail sur Lovecraft, a trouvé le temps de remplir ce livre de détails innombrables, nécessitant de nombreuses heures de recherches. Les uniformes, l’histoire, les matériels tout est précis et à sa place, comme dans une garnison napoléonienne.
Sorcier d’Empire met en place l’histoire, le contexte historique et les personnages. Les prochains volumes se feront attendre avec impatience car la fin de ce premier tome laisse entrevoir de nombreux développements et rebondissements.

 

Ars Obscura. Livre 1 : Sorcier d’Empire, François Baranger, Denoël, 496 pages, 23€

Cochrane sur les traces de l’île au trésor

Lord Cochrane et le trésor de Selkirk.

Résumé

Le marin le plus audacieux de tous les temps revient pour une nouvelle aventure. Chili, 1822. Tremblement de terre et raz-de-marée à Valparaíso. Lord Cochrane, amiral de la flotte chilienne, sauve la vie du général Bernardo O’Higgins. En guise de remerciement, le général lui révèle que sur l’île principale de l’archipel de Juan Fernández, le corsaire Alexander Selkirk a caché en 1704 un trésor que personne n’a pu retrouver. Tout indique que le trésor est une relique que Selkirk a apportée avec lui d’une région du détroit de Magellan que les aborigènes appellent les Montagnes Hallucinées. Cet endroit aurait été la première demeure sur Terre d’un dieu venu des étoiles, l’immortel Cthulhu.

Comment était-il possible que personne n’ai jamais, dans toute l’histoire de l’humanité, remarqué l’existence de cette menace surnaturelle, de ce dieu dormant que Cochrane appelait Chtulhu et les Selk’nams Katulu?

Intrigué, Lord Cochrane part pour Juan Fernández avec son amie Maria Graham et le capitaine Eonet. Il est aussi poursuivi par un de ses vieux ennemis, le capitaine Gervasio Corrochano, un ancien officier de la marine espagnole qui commande désormais un bateau pirate, l’Águila. Cochrane est de retour pour élucider un ancien mystère et affronter de nouveaux dangers, cette fois dans les eaux dangereuses du Pacifique !

Mon avis

Une nouvelle aventure de Cochrane, voilà de quoi réjouir les amateurs des aventures du marin Écossais et de Lovecraft. À nouveau inspiré par des faits historiques, Le trésor de Selkirk embarque le lecteur dans une drôle de navigation sur les côtes du Chili.
Ici, Cochrane fait face à un adversaire redoutable : Corrachano. Bien sûr, il ne s’agit pas d’un dieu ancien et terrifiant, mais la volonté de nuire de ce marin est tout aussi considérable.
Si les éléments se référant à Lovecraft ne sont pas très nombreux dans ce roman, c’est parce qu’il arriveront dans la suite : Les Montagnes hallucinées. L’auteur ne fait dans ce premier volume de cette aventure qu’effleurer l’aventure qui pointe au bout du monde.

Lord Cochrane cherchait un point du continent américain, au nord-ouest du détroit de Magellan, qui fût à côté des Montagnes hallucinées.

Roman d’aventure avant tout, ce nouvel opus consacré à Lord Cochrane oublie un peu les créatures lovecraftienne pour faire la part belle au périple maritime, mais que l’on se rassure, c’est pour mieux retrouver les monstres du Maître de Providence dans le prochain tome.

La saga Cochrane par ordre chronologique :
Cochrane vs Chtulhu (1815)
Lord Cochrane et le trésor de Selkirk* (1822)
Lord Cochrane vs l’Ordre des catacombes (1826)

Éditions Aux Forges de Vulcain, traduit de l’espagnol par Jacques Fuentealba. 480 pages, 20€

Né en 1964 à Santiago du Chili, Gilberto Villarroel est scénariste et producteur de télévision et de cinéma. Aujourd’hui, il réside à Paris, où il écrit, tome après tome, la série des aventures de Lord Cochrane.

 

Les Templiers du Nouveau-Monde

Hervé Gagnon - Le Sanctuaire

Hervé Gagnon nous fait remonter le temps jusqu’en 1307 et la fin de l’ordre des Templiers. Histoire classique déjà lue plusieurs fois.
Mais ici le roman d’Hervé Gagnon devient original puisque ses Templiers deviennent aventuriers et explorateurs. Les aventures de Matthieu de Conneilles se déroulent en effet au Nouveau Monde !

Il avait cru à Arcadia, mais l’entreprise avait été pire qu’un mensonge, une supercherie.

C’est à une aventure sans temps mort que nous convie l’auteur.
Entre Indiana Jones et les romans de Ravenne et Giacometti, sans toutefois le côté ésotérique et mystique qui agace souvent.
Merci à Gleeph et Hugo Roman pour cette découverte.

Hervé Gagnon, Le Sanctuaire, tome 1, Hugo thriller, 503 pages, 19,95€

Résumé de l’éditeur


Ce roman est le plus récent titre d’un cycle templier amorcé en 2010 avec Damné, suivi de Vérité (2018) et de La Mort du Temple (2020). Depuis des siècles, la fin de l’Ordre du Temple et son hypothétique survie ont donné lieu à de multiples légendes. Arcadia gravite autour de celle selon laquelle l’Ordre du Temple aurait orchestré avant sa chute (1307) le transfert de toutes ses richesses au Nouveau Monde, sur l’île aux Chênes (Oak Island), en Nouvelle-Écosse. L’équipage de quinze hommes et quinze femmes mené par Matthieu de Conneilles doit affronter les dangers de la traversée, s’adapter à une terre inconnue et sauvage parsemée d’écueils, puis enfouir la précieuse cargaison dans un puits parsemé de pièges.

Quels autres bouleversements leur réserve cette contrée étrange ? Parviendront-ils à accéder au fond de la crypte aménagée qui recèle un secret bien enfoui?

En moi le venin, Philippe Hauret

Résumé

Suite à un évènement tragique, l’ex-lieutenant de police Franck Mattis se voit contraint de retourner sur les terres de son enfance. Il y retrouve d’anciens En moi le venin, Philipp Hauret, Jigal Polarcamarades de lycée. À commencer par l’envoûtante Esther, devenue chargée de communication pour le compte d’un candidat à la mairie sans scrupules. Mais aussi Valéry, le boss redoutable d’une boîte de nuit dans laquelle de jeunes femmes sont contraintes à la prostitution. Il y a aussi Ben, le passionné d’informatique qui végète dans son appartement en compagnie d’une étrange créature. Cécile, la secrétaire soumise aux jeux pervers de son employeur, Warren, l’amant stupide et incontrôlable, ou encore Moe, l’homme de main impitoyable qui ne rêve que de se retirer au calme avec ses chiens. Franck Mattis se voit plongé au cœur d’un monde qu’il ne connaît que trop bien, celui de la nuit, de la violence, du mensonge et de la désespérance. Une fois encore, il lui faudra lutter contre ses propres démons, et qui sait, peut-être enfin trouver la paix…

La vie venait de lui démontrer de manière implacable que respecter les règles ne servait à rien. Le système n’avait pas pour finalité de prêter son épaule aux plus faibles, seuls les forts s’en sortaient, c’était aussi simple que ça.

Mon avis

Noir, absolument noir, En moi le venin fait partie de ces romans de chronique sociale qui paraissent tout droit sortis des pages “faits divers” des quotidiens.
Philippe Hauret clôt ici une quadrilogie sociale entamée avec Je vis je meurs. Ce n’est rien de dire que ses personnages sont perdus, cherchant par tous les moyens à “faire” quelque chose: Gagner une élection, faire gagner une élection, trouver l’amour, renouer avec le passé…
En lisant ce roman (et d’une manière plus générale les autres romans de Philippe Hauret), on se demande si l’auteur maîtrise ses personnages où s’il ne se sont pas échappés dès lors qu’il leur a donné vie. Leurs destins ne semblent plus lui appartenir ; ce roman en est la preuve avec l’histoire de Franck Mattis.
Un roman vraiment conseillé, à lire après avoir lu les autres, pour profiter au maximum de la plume de l’auteur et de ses histoires tragiques.

 La vie fournissait tant de motifs de ressentiment que rares étaient ceux qui résistaient au durcissement pathologique de leurs aspirations.

L’auteur

Né en 1963 à Chamalières, Philippe Hauret passe son enfance sur la Côte d’Azur, entre Nice et Saint-Tropez. Après le divorce de ses parents et d’incessants déménagements, il échoue en banlieue sud parisienne. Sa scolarité est chaotique, seuls le français et la littérature le passionnent. En autodidacte convaincu, il quitte l’école et vit de petits boulots, traîne la nuit dans les bars, et soigne ses lendemains de cuite en écrivant de la poésie et des bouts de romans. Il voyage ensuite en Europe, avant de trouver sa voie en entrant à l’université. Après avoir longtemps occupé la place de factotum, il est maintenant bibliothécaire. Quand il n’écrit pas, Philippe Hauret se replonge dans ses auteurs favoris, Fante, Carver, Bukowski, joue de la guitare, regarde des films ou des séries, noirs, de préférence.

En moi le venin, Philippe Hauret, Jigal Polar, 231 pages, 18,50 €

À une particule près

Au début du siècle dernier, en Italie, Ettore Majorana, jeune savant de la trempe d’Einstein, partage sa fougue et sa passion entre les particules et Emilia, une jeune étudiante argentine. Bien des années plus tard, au Cern – le plus grand accélérateur de particules du monde –, 600 millions de protons se heurtent chaque seconde pour faire jaillir du vide la matière telle que nous la connaissons. L’univers, les étoiles, la terre, la mer, les arbres, les plantes, les êtres vivants… Ainsi que les cadavres. Quand le corps de Sabrina Marco, chercheuse dans le prestigieux laboratoire, est découvert, le crâne fracassé, aux abords du complexe, après la sidération de tous, les questions vont très vite s’enchaîner. Qui ? Pourquoi ? Le meurtre ayant eu lieu sur la frontière, c’est en « parfaite » coopération, que la police française et la police suisse vont devoir mener l’enquête. Et aller de surprise en surprise…

Mon avis

Comment Nils Barrellon a-t-il réussi à lier un meurtre concernant le Cern à Ettore Majorana, physicien disparu dans les années 1950?
Polar scientifique, mais aussi historique, puisque l’histoire de Majorana relie le tout (spoiler !).

Elle lui avait donné un feutre qui traînait dans son sac. Vas-y. Écris-moi un poème.
Il avait pris le feutre. Il s’était mis au travail. À la fin, elle avait lu le résultat. Lui plaisait-il?
Elle avait répondu que non, car elle savait comment se terminait ce poème et elle n’aimait pas les fins tragiques.

Le neutrino de Majorana est un très bon roman policier. L’enquête y est bien menée et développée; les personnages ont de l’épaisseur et l’auteur sait faire monter le suspense et l’intérêt autour du meurtre de cette scientifique. Nils Barrellon tisse un beau réseau de fils qu’il n’a entremêler que pour piéger le lecteur.
C’est en écoutant une émission de radio présentée par Étienne Klein que Nils Barrellon découvre l’existence d’Ettore Majorana. Lui, qui depuis longtemps, rêvait d’écrire un polar scientifique, tient son sujet avec l’étonnante biographie de Majorana, ce savant italien de la trempe d’Einstein ou de Newton, qui l’a immédiatement émoustillé. Ne souhaitant pas être trop vulgarisateur sur le sujet, il compulse une volumineuse documentation scientifique… Et de l’agitation intellectuelle de l’Italie du début du XXe siècle aux incroyables recherches actuelles du Cern, Nils Barrellon, va mêler et distordre histoire et personnages avec une seule et obsédante idée en tête : la mécanique quantique.

Le neutrino de Majorana, Nils Barrellon, Jigal Polar, 288 pages, 19€

Noël Sisinni, Instants sauvages

Ça commence presque comme du « nature writing » et ça se termine en roman noir.
Une histoire qui débute dans les montagnes pyréennes, avec un écrivain isolé, misanthrope, puis qui se poursuit avec la rencontre d’un loup, les délires mystico-revival de l’écrivain, la découverte d’un corps, une enquête, tous les ingrédients sont là pour un bon roman.
Pourtant, j’ai eu l’impression qu’il s’agissait par moments d’une ébauche, du plan détaillé du roman. Bref, un livre qui aurait mérité plus de développement. Certaines parties sont bien détaillées, notamment avec le loup, avec les flics, et d’autres sont plus abruptes, voire résumées.
C’est dommage parce que l’ensemble forme un tout plutôt intéressant et aurait mérité d’être plus développé et détaillé.

Noël Sisinni, Instants sauvages, Jigal polar, 168 pages, 17,50 €

Habemus piratam

Notre double numérique est devenu notre pire ennemi. Un Judas en puissance, un traître incorruptible et froid qui compile, jour après jour, de précieuses informations à notre insu.

Résumé

Francis mène une vie bien calme. Il faut dire qu’il est curé dans la vallée de Chantebrie et que ses paroissiens ont peu de péchés palpitants à lui confesser. Jusqu’au jour où un homme débarque dans son église pour s’accuser d’avoir enfreint chacun des dix commandements. Plaisir inattendu : l’homme est un hacker de génie et ses crimes sont pour le prêtre l’occasion de découvrir avec délice un monde dont il ne soupçonnait pas l’existence : le monde des pirates informatiques, de la cybersécurité et du dark web. Francis met alors le doigt dans un engrenage numérique qui va l’entraîner beaucoup plus loin que prévu.

Dans son for intérieur, Francis se dit que le corbeau était sûrement un hacker de renommée internationale. Le genre de Robin des Bois numérique, volant au secours de la veuve et l’orphelin, maintenant qu’il avait fait le choix de se confesser et de revenir dans le droit chemin.

Mon avis

Un curé au-dessus de tout soupçon. Tel aurait pu être le titre de ce roman de Pierre Raufast. Composé de plusieurs petites histoires, qui pourraient constituer un ensemble de nouvelles, ce livre plein d’humour fait la part belle aux nouvelles technologies et à leur utilisation pas toujours des plus glorieuses. Au fil de ces dix commandements bafoué, le curé Francis va découvrir les affres de l’impatiente, dans l’attente des visites de son hacker. Tout comme l’abbé Francis, méfiez-vous : la réalité dépasse toujours la fiction.

L’auteur : Pierre Raufast est né à Marseille en 1973. Depuis son premier roman, La Fractale des raviolis (prix de la Bastide et prix Talents Cultura 2014), il se plaît à jouer avec les structures narratives. Quand il n’écrit pas, il travaille dans la cybersécurité (et vice versa).

Habemus piratam, Pierre Raufast, Les Forges de Vulcain, 240 pages, 20€

Une chanson (pas vraiment) douce de Johana Gustawsson

SangRésumé de l’éditeur

[Sång] : nom fém. En suédois, signifie «chanson».

En Suède, une famille est massacrée dans sa luxueuse demeure. Ce terrible fait divers rappelle sur ses terres Aliénor Lindbergh, une jeune autiste Asperger récemment entrée comme analyste à Scotland Yard : ce sont ses parents qui ont été assassinés.

Avec son amie Alexis Castells, une écrivaine spécialisée dans les crimes en série, la profileuse Emily Roy rejoint sa protégée à Falkenberg, où l’équipe du commissaire Bergström mène l’enquête. Ensemble, elles remontent la piste du tueur jusqu’à la guerre civile espagnole, à la fin des années 1930, lorsque le dictateur Franco réduisit toute résistance au silence, dans le sang.

Mon avis

Avec Sång, Johana Gustawsson prend le lecteur par les tripes.
Ce roman, bien plus qu’un thriller, est un hommage aux victimes de la dictature franquiste.
Avec ce troisième roman, Johana nous montre qu’il faut compter avec elle pour lire les histoires les plus terrifiantes et addictives.
S’inspirant de faits historiques, elle remue le passé comme personne pour faire remonter jusqu’à aujourd’hui les horreurs dues à la cruauté des Hommes.
Cette affaire de famille, qui débute pendant la Guerre d’Espagne, fait remonter ses ramifications dans le temps et l’espace.
Peut-on se débarrasser de son passé? Faire comme s’il n’avait jamais existé ? La résilience a des limites qui peuvent faire exploser les individus. L’Histoire collective n’est, rappelons-le, que la somme des histoires individuelles.
Sång est pour moi le thriller de l’année. Bien plus qu’une enquête policière, ce roman dépasse les genres littéraires. Johana Gustawsson a trouvé la marche à suivre et réussit à faire que chacun de ses romans est meilleur que le précédent.
Block 46 mettait la barre très haut du point de vue historique. La partie concernant la Guerre d’Espagne mettra à l’épreuve les nerfs les plus solides.

En attendant, Sång est LE roman à lire avant la fin de l’année.

Sång a reçu le prix Polartifice 2019 du Salon Le Touquet Paris-Plage.

Sång, Johana Gustawsson, Bragelonne Thriller, 288 pages, 21,50€ (12,99€ en numérique).
Merci aux éditions Bragelonne et à Lilas Seewald pour ce service de presse.

L’Évangile selon Ghislain Gilberti

L’Évangile de la colère est le nouveau roman de Ghislain Gilberti. Le moins que je puisse dire de ce roman, c’est que l’auteur poursuit avec brio son œuvre. J’y ai retrouvé les ingrédients propres à l’auteur, aussi bien stylistiques que liés à l’histoire. De fil en aiguille, G. Gilberti surprend ses lecteurs plusieurs fois au court du récit. L’histoire se déplie, tout comme les Évangiles, canoniques, apocryphes… que l’on découvre au fil des ans.

L’Évangile de la colère, Ghislain Gilberti, Hugo Thriller, 19,95€

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