Polar, thriller, roman noir...

Étiquette : Thriller Page 2 of 3

L’Unité Alphabet, Jussi Adler Olsen

Résumé de l’éditeur

L’Unité Alphabet est le service psychiatrique d’un hôpital militaire où, pendant la Seconde Guerre mondiale, les médecins allemands infligeaient d’atroces traitements à leurs cobayes, pour la plupart des officiers SS blessés sur le front de l’Est.
Bryan, pilote de la RAF, y a survécu sous une identité allemande en simulant la folie. Trente ans ont passé mais, chaque jour, il revit ce cauchemar et repense à James, son ami et copilote, qu’il a abandonné à l’Unité Alphabet et qu’il n’a jamais retrouvé. En 1972, à l’occasion des jeux Olympiques de Munich, Bryan décide de repartir sur ses traces. Sans imaginer que sa quête va réveiller les démons d’un passé plus présent que jamais.

Mon avis

Ce premier roman de Jussi Adler Olsen n’a rien à voir avec la série des romans du Département V.
Il s’agit de son tout premier roman.
Cette histoire qui se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale est divisée en deux parties : la première se déroule après que l’avion de Bryan et de James soit abattu par les Allemands.
Pour survivre, ils vont se cacher dans un train de blessés et de malades allemands revenant du front de l’Est. Durant leur séjour à l’hôpital, ils vont subir les pires traitements que l’Allemagne nazie réservait à ses malades et blessés. Cette partie m’a parue exagérée dans son déroulement. Bryan et James survivent aux électrochocs, aux traitements médicamenteux et autres sévices, jusqu’à l’évasion de Bryan.
La seconde partie concerne le retour de Bryan en Allemagne pour retrouver la trace de James. De rebondissement en rebondissement, il va réussir à le retrouver. Le déroulement de ces recherches m’a semblé plutôt rocambolesque.
L’Unité Alphabet est un premier roman plutôt réussi même s’il paraît parfois peu crédible. On peut passer un bon moment de lecture si l’on ne tient pas compte de ces défauts de jeunesse.

L’Unité Alphabet, Jussi Adler Olsen, Albin Michel, 631 pages, 22,90 €.


Le dernier festin, de Fabio M. Mitchelli

Fabio M. Mitchelli s’inspire des pires tueurs en série pour écrire ses romans.
Un mélange détonant !

Résumé de l’éditeur

Clarisse est morte. Elle ouvre les yeux sur son corps mutilé, entouré par la police scientifique qui s’affaire sur la scène de crime de son propre meurtre, quelque part sur une route de montagne des Alpes françaises… Elle va se remémorer les heures qui ont précédé sa mort, afin de confondre son meurtrier. Des indices portent à croire qu’un tueur, recherché par la police depuis des années serait dans la région…

L’auteur

Fabio M. Mitchelli, né à Vienne (Isère) en 1973, musicien et écrivain, auteur de thrillers psychologiques inspirés de faits réels.
Il a signé La trilogie des verticales parue aux éditions Ex-aequo entre 2010 et 2012, dont La verticale du fou, le premier opus de ce singulier triptyque, a été classé dans le top trois des romans les plus téléchargés sur le territoire français en 2011 aux côtés de David Foenkinos.
Fabio M. Mitchelli se consacre désormais à l’écriture de true crime et thrillers psychologiques.
La compassion du diable, paru aux éditions Fleur Sauvage en octobre 2014 a reçu le Prix du polar Dora-Suarez 2015. Il a également été finaliste du prix polar Saint-Maur en poche 2016, et finaliste du prix polar poche de Moustiers 2016.

Il se trompe lourdement. Il y a onze ans, le diable était bien sur Terre et c’était en France qu’il faisait sa petite cuisine.

Mon avis

Le Dernier festin est la réédition en un volume de la Trilogie des Verticales (La verticale du fou, À la verticale des enfers, La verticale du mal – Le dernier festin) qui était indisponible jusqu’à ce que les éditions French Pulp aient la bonne idée de rééditer l’ensemble en un seul volume.

Plusieurs histoires, plusieurs personnages s’entre-mêlent dans ce roman. Fabio M. Mitchelli est, on le sait, un spécialiste des tueurs en série et il s’inspire de leurs histoires pour les adapter en roman.
Les fidèles lecteurs de l’auteur retrouveront donc son univers particulier : mélange de thriller, de psychologie et d’horreur. Fabio M. Mitchelli ne fait pas dans la dentelle, c’est le moins que l’on puisse dire. Ce dernier festin, ravira les amateurs de fantastique, de thriller et de gore.
Ce dernier festin tient plutôt de l’orgie que de la Cène.
Se présentant sous la forme d’une symphonie, les différents mouvements rythment le déroulement de l’action. Fabio M. Mitchelli entraîne le lecteur dans une histoire cruelle et addictive. 

Il lui fallait faire ce qu’il avait toujours fait : faire comme le diable, laisser croire qu’il n’était qu’une légende et qu’il n’existait pas

Le dernier festin, Fabio M. Mitchelli, French Pulp éditions, 382 pages, 18,00€

L’assassin de ma soeur, Flynn Berry

Résumé de l’éditeur

Nora, la petite trentaine, prend le train depuis Londres pour rendre visite à sa sœur dans la campagne. À son arrivée, elle découvre que Rachel a été victime d’un crime barbare. Atomisée par la douleur, Nora est incapable de retourner à sa vie d’avant. Des années auparavant, un événement traumatique a ébranlé sa confiance dans la police ; elle pense être la seule à pouvoir retrouver l’assassin de sa grande sœur. Mais isolée dans ce petit village qui chuchote et épie, isolée – surtout – avec les démons de leur jeunesse sacrifiée, Nora devra souvent se battre avec elle-même pour retrouver la vérité sous la surface brumeuse des souvenirs.

Rachel ne m’attend pas sur le quai. Rien d’inhabituel. Ses horaires à l’hôpital la font souvent finir tard le soir.

Mon avis

 

Chaque week-end, Nora se rend en train chez sa sœur Rachel, dans une ancienne ferme, près de Londres.
Malheureusement, ce week-end-là, en y arrivant, Nora va découvrir le cadavre de Rachel en arrivant.
Commence alors pour elle une période difficile durant laquelle elle va devoir faire de deuil de cette sœur avec qui elle avait un secret. Ce secret se révèle être de plus en plus lourd à porter. Si bien que Nora va osciller de doutes en désillusion, jusqu’à la fin du roman. 
Le lecteur est emporté dans cet entre-deux, où Nora ne maîtrise pas l’enquête, et il découvrira au fil de l’histoire le récit inextricablement lié des deux sœurs.
Ce qui m’a paru intéressant dans ce premier roman, c’est le contre-pied utilisé par Flynn Berry pour traiter ce thriller psychologique : au lieu d’une enquête classique, c’est par le biais d’un personnage que le lecteur suit le fil de l’enquête. On découvre aussi en filigrane la vie de ces deux sœurs et le secret qui les liait. En somme un bon premier roman qui laisse entrevoir de belles perspectives.

 

Rachel n’est pas dans le Telegraph. Ni dans L’Independant, le Sun, le Guardian, le Daily Mail. Si aucun quotidien national n’en parle, alors ça n’est peut-être pas arrivé ?

L’assassin de ma sœur, Flynn Berry, Presses de la Cité, traduit de l’anglais (États-Unis) par Valérie Malfoy, 272 pages, 20,90€.

Sœurs, Bernard Minier

Une nouvelle enquête de Martin Servaz, le célèbre flic de Bernard Minier est toujours un événement dans le monde du thriller français.

Cette fois, l’auteur nous plonge dans le passé de Servaz. Plus exactement 25 ans en arrière, au début de sa carrière dans la Police. Quand, sortant de l’université, il avait plus l’air un étudiant que d’un flic à cause de ses cheveux longs.

25 ans en arrière, c’est aussi remonter l’histoire de la Police et de ses méthodes de travail.

Flic anticonformiste, Servaz se fait remarquer par ses collègues par son esprit curieux et sceptique, par son instinct aussi.

Entre 1993 et 2018, Servaz a bourlingué d’enquête en enquête. On se souvient des précédentes qui avaient mené le lecteur à la poursuite du psychopathe Julian Hirtman.

Sœurs est un thriller issu de la même veine des romans de Bernard Minier. La grande originalité de l’histoire tient dans la prolongation d’une même enquête entre les débuts de Servaz dans la Police et le flic qu’il est devenu aujourd’hui.

Ce nouveau thriller de Bernard Minier est sans aucun doute le plus abouti de ses romans. L’imbrication des deux affaires criminelles à 25 ans d’intervalle est magnifiquement traitée.

Sœurs, Bernard Minier, XO éditions, 480 pages, 21,90 €

Boréal, Sonja Delzongle

Le Pôle Nord… On se souvient de Paul-Émile Victor (Boréal –  2 tomes : La joie dans la nuit et Le jour sans ombre), de Jean Malaurie (Les derniers rois de Thulé) de The Thing (John Carpenter, 1982), du film Whiteout (qui se passait en Antarctique, tiré du comic book de Greg Rucka et Steve Lieber), de la série Terror (adaptée du roman de Dan Simmons, Terror). Plus récemment encore, le très bon thriller Zodiac Station, de Tom Harper (Bragelonne), mettait l’accent dans son huis-clos, sur les relations humaines, le stress de l’enferment et de l’hostilité de la nature.  Des ambiances glacées, des créatures mystérieuses, des disparitions, des meurtres, des scientifiques dans une base dans ce désert de glace.

De toutes ces aventures en huis clos, Sonja Delzongle l’a bien compris : «  l’aventure absolue est l’Autre. Ses terres secrètes, ses énigmes, ses failles, ce qui se dérobe à l’entendement. » (Boréal, p. 114)

Avec un nouveau roman consacré à ce thème, on pourrait s’attendre à lire les mêmes choses. Mais là où Sonja Delzongle réussit son pari, c’est qu’elle entraîne le lecteur sur d’autres pistes : huis clos, mystère, meurtres, disparition, traditions, modernisation et acculturation de la société inuite, télescopage de l’Histoire contemporaine avec les traditions ancestrales, Guerre froide, dégradation de l’environnement, pollution… Autant de thèmes développés avec habileté avec une auteur que l’on attend plutôt du côté du thriller pur et dur.

Mais c’est aussi à cela que servent les livres : à surprendre.

 

Résumé de l’éditeur

 

Janvier 2017, au Groenland. Là, dans le sol gelé, un œil énorme, globuleux, fixe le ciel. On peut y lire une peur intense. C’est ainsi que huit scientifiques partis en mission de reconnaissance découvrent avec stupeur un bœuf musqué pris dans la glace. Puis un autre, et encore un autre. Autour d’eux, aussi loin que portent leurs lampes frontales, des centaines de cadavres sont prisonniers du permafrost devenu un immense cimetière.
Pour comprendre l’origine de cette hécatombe, le chef de la mission fait appel à Luv Svendsen, spécialiste de ces phénomènes. Empêtrée dans une vie privée compliquée, et assez soulagée de pouvoir s’immerger dans le travail, Luv s’envole vers le Groenland. Ils sont maintenant neuf hommes et femmes, isolés dans la nuit polaire.
Le lendemain a lieu la première disparition.

 

L’auteur

 

Née en 1967 d’un père français et d’une mère serbe, Sonja Delzongle a grandi entre Dijon et la Serbie. Elle a mené une vie de bohème, entre emplois divers (les plus marquants ayant été le commerce artisanal afro-asiatique et la tenue d’un bar de nuit) et écriture. Elle partage aujourd’hui sa vie entre Lyon et la Drôme.

 

Boréal, Denoël, coll. « Sueurs froides », 448 pages, 20,50  €

 

 

Pour aller plus loin : Documentaire consacré à la vie quotidienne du peuple Inuit. au nord du Groenland, autour du hameau de Thulé. Une documentaire de Jean Malaurie, sur les « derniers rois de Thulé. Sur le site de l’Ina. (https://www.ina.fr/)

Toute la vérité, Karin Cleveland

Résumé de l’éditeur

Malgré un travail passionnant qui l’empêche de passer du temps avec ses enfants et un prêt immobilier exorbitant, Vivian Miller est comblée par sa vie de famille : quelles que soient les difficultés, elle sait qu’elle peut toujours compter sur Matt, son mari, pour l’épauler.
En tant qu’analyste du contre-renseignement à la CIA, division Russie, Vivian a la lourde tâche de débusquer des agents dormants infiltrés sur le territoire américain. Un jour, elle tombe sur un dossier compromettant son époux. Toutes ses certitudes sont ébranlées, sa vie devient mensonge. Elle devra faire un choix impossible : défendre son pays… ou sa famille.

Mon avis

Un livre d’espionnage sans James Bond. Vivian Miller est espionne de bureau, toute la journée, elle traque les espions russes depuis son bureau. Elle fait partie de l’élite des analystes du contre-renseignement de la CIA. Karin Cleveland sait de quoi elle parle parce qu’elle exercé cette profession pendant huit ans.

Dans ce thriller, elle réussit à faire monter le suspense et l’angoisse tout au long de ces pages. Toutes les étapes de la mise sous pression de Vivian font de ce roman une réussite, qu’on ne lâche qu’à la toute fin.

Recommandé !

Robert Laffont, coll. « La Bête noire », 384 pages, 21 €

Rencontre avec Claire Favan

Le nouveau roman de Claire Favan, Miettes de sang, la fait définitivement entrer dans la cour  des grands auteurs français de thrillers. Rencontre avec une écrivain à vous glacer le sang.

Comment vous êtes-vous mise à l’écriture ?Claire Favan

J’ai toujours aimé inventer des histoires. Jeune, j’ai commencé à écrire des romans, sans trouver la discipline d’aller au bout de mes idées. Avec le temps, du travail, de la volonté et une organisation compartimentée, tout s’est progressivement mis en place. Aujourd’hui, écrire fait partie intégrante de ma vie.

Quels sont vos auteurs préférés ?

J’aime les romans de Karine Giebel, Maxime Chattam, Chris Carter, Chevy Stevens, Phillip Margol in, Dan Wells, Olivier Norek, Laurent Guillaume, Jacques Saussey, Caleb Carr… La liste est infinie et s’allonge après chaque salon.
Même pour nous auteurs, c’est l’occasion de rencontrer des collègues, de sympathiser et d’avoir envie de découvrir leur œuvre.

Quelle est la genèse de Miettes de sang ?

_favan-miettes-de-sangComme tous mes romans, il est né à partir d’une idée autour de laquelle vient s’imbriquer une histoire. Pour Miettes de sang, tout s’est articulé autour de la personnalité de Dany.
Je voulais créer un personnage sous influence, écrasé par les contraintes. Dany ne peut pas réagir comme un individu normal parce qu’il a été privé de cette capacité par sa mère, entre autres. Pourtant, les évènements vont le pousser sur le chemin de la vérité. Au fil des pages, il va devoir grandir et conquérir sa place d’adulte aux yeux des autres.

Comment trouvez-vous l’inspiration ?

Les idées passent en permanence. Parfois, elles se laissent attraper et deviennent le point de base d’une scène, d’une personnalité, d’un rebondissement. Si cette première approche s’implante et commence à se ramifier sous forme d’une histoire complète, alors je passe à la phase rédaction du plan que je vais suivre tout au long de la rédaction du livre.

Comment travaillez-vous sur vos romans ? Dans quel cadre ? Sur ordinateur ou écrivez-vous sur papier ?

Une fois que je tiens tous les ressorts de mon intrigue, je rédige un plan détaillé par chapitre, une ligne de temps ainsi que des fiches personnages. Je consacre quelques heures à l’écriture le soir, après le travail. Et je le fais sur ordinateur, sauf en cas d’extrême urgence quand une idée réclame d’être notée sans tarder !

À propos de « Résistants », de Thierry Crouzet

Merci à Thierry Crouzet et à Manon, des éditions Bragelonne, de m’avoir permis de faire cette interview.

Résistants, de Thierry Crouzet, aux éditions Bragelonne.

Résistants, de Thierry Crouzet, aux éditions Bragelonne.

Écrire Résistants s’est-il révélé difficile dans la mesure où vous mêlez roman, science, médecine, économie ?
J’ai dû devenir un peu microbiologiste en même temps que spécialiste de la santé publique pour écrire ce roman. C’est au début que c’est difficile, un peu comme quand on s’attaque à une montagne, puis peu à peu on trouve le rythme, on arrive à connecter les nouvelles informations avec les plus anciennes. Le plus dur, c’est de se lancer. J’ai retardé le moment pendant plus d’un an.

N’a-t-il pas été difficile d’associer l’écriture romanesque à l’aspect scientifique ?
J’ai toujours aimé les romans initiatiques et philosophiques. Proust, Musil, Broch nous ont donné le droit d’écrire des romans qui étaient en même temps des essais. J’aime casser les frontières entre les genres, et les textes qui ne le font pas m’ennuient en général. Donc, cet aspect de Résistants n’a pas été difficile, au contraire, c’est ce qui me motive quand j’écris.

Le professeur Didier Piret, qui signe l’avant-propos, dit avoir été surpris que vous lui proposiez un roman pour «frapper les consciences». Pourquoi avez-vous fait ce choix du roman ?
Depuis des années, tout le monde sait que «Les antibiotiques c’est pas automatique», tout le monde sait qu’il y a un problème. Les spécialistes ont écrit de très bons essais de sensibilisation, et, en même temps à chacun de leur congrès, ils prennent de plus en plus peur, parce que les choses ne changent pas, voire empirent.
C’est pour cette raison que Didier Piret m’a demandé d’écrire un livre pour faire bouger les choses. Il pensait que j’allais lui revenir avec un récit comme Le geste qui sauve, où je raconte son invention du gel hydroalcoolique pour se désinfecter les mains, un livre qui a été traduit en vingt langues, mais qui n’a pas beaucoup été lu en dehors du monde médical. Pour les antibiotiques, il fallait toucher tout le monde. Un essai de plus n’aurait servi à rien. Comme aujourd’hui le thriller est la forme la plus lue, je me suis dit que je devais utiliser ce véhicule, d’autant que j’avais déjà publié un thriller en 2013, La quatrième théorie. Et puis un auteur comme Michael Crichton a ouvert depuis longtemps la voie du thriller médical. J’avais juste pour mission de cacher beaucoup de science dans une histoire la plus captivante possible. Ça, c’était un bon défi.

Dans Résistants, vous faites passer des informations de manière «indolore» et «divertissante». Pensez-vous que cela peut avoir plus d’impact sur les consciences qu’un discours purement scientifique ?

Être informé ne suffit pas à nous faire changer de comportement. Nous le voyons avec le réchauffement climatique. Il faut souvent être confronté en direct à un problème pour finir par en prendre conscience et adapter son comportement.

Quand nous lisons un roman, notre cerveau simule ce qui se passerait si nous vivions ce que nous lisons. Donc, un roman peut dans une certaine mesure remplacer une expérience réelle. Et c’est d’ailleurs pour cela que nous aimons les romans, ils nous donnent à vivre d’autres vies. Alors oui, un roman peut nous toucher en profondeur, bien plus profondément que de simples informations.

Avez-vous déjà eu des retombées positives à la suite de la parution de votre roman ?
Des lecteurs m’ont dit qu’ils étaient devenus végétariens, d’autres qu’ils avaient refusé des traitements antibiotiques parce que de toute évidence ils n’étaient pas judicieux dans leur cas. Je crois que si nous sommes tous conscients du problème, nous réussirons à le régler.

Avez-vous d’autres projets de ce genre ? Une suite peut-être ?

J’ai besoin de prendre mes distances avec le monde médical, j’aime souvent changer de domaine. En ce moment, je retravaille One Minute, un roman initialement publié en feuilleton qui se joue à la frontière du thriller et de la SF, bourré de science, de philo, de techno… Donc, je change de sujet, mais pas vraiment de méthode.

Résumé :  Les passagers d’un yacht sont soudain terrassés par une superbactérie, résistante aux antibiotiques. Sauf Katelyn, une étudiante. Pourquoi est-elle la seule survivante ?
Recrutée par l’Anti-bioterrorism Center, elle est chargée de retrouver l’infecteur, quitte à entrer dans son intimité. Mais l’homme qu’elle pourchasse éveille en elle des sentiments contradictoires. Il ne tue peut-être pas aveuglément…

L’auteur

Thierry Crouzet est l’auteur de J’ai débranché, récit d’une renaissance après une overdose d’internet (Fayard, 2012), de La Quatrième Théorie (Fayard, 2013), un thriller écrit sur Twitter, et du Geste qui sauve, un récit scientifique traduit en 15 langues qui a convaincu des centaines de milliers de personnes dans le monde de la nécessité vitale de l’hygiène des mains.

Résistants, Bragelonne Thriller, 16,90€, 384 pages,

Roma, Mirko Zilahy

Roma, de Mirkho Zilahy, aux Presses de la Cité.

Roma, de Mirkho Zilahy, aux Presses de la Cité.

Résumé : Pluie sur Rome, torrents de boue le long du Tibre. Loin des monuments qui font sa renommée, au milieu d’un terrain vague, la ville dévoile au petit jour un corps atrocement mutilé… Un crime aussi barbare, seul le commissaire Mancini peut l’élucider. Cependant, ce profiler formé aux méthodes de Quantico n’a plus la tête aux assassinats : endeuillé par la mort de sa femme, Mancini a sombré dans l’alcool et supporte de moins en moins le monde extérieur. De plus, il a déjà un dossier en cours : la disparition inquiétante d’un oncologue réputé, celui-là même qui avait tenté en vain de sauver son épouse. Mais bientôt apparaissent d’autres corps suppliciés. Mancini n’a plus le choix. Épaulé par une équipe d’élite basée dans un ancien bunker, le flic brisé se laisse happer par une enquête qui le rapproche inexorablement de ses fantômes.

Mon avis : Avec Roma, Mirko Zilahy frappe un grand coup dans le monde du thriller. De facture plutôt classique, ce roman déroule une intrigue sans faille. Un commissaire torturé y mène une enquête qui le confronte face à sa propre histoire.

À ne pas manquer !

Presses de la Cité, « Sang d’encre », 432 pages, 21,90€

 

Vipère noire, Boris Starling

Vipère noire, Boris Starling, traduction : Philippe Vigneron, Archipoche, 480 pages, 8,80€.

Banlieue d’Aberdeen. Le corps d’une femme est retrouvé dans les fourrés. Poignardée. Sur sa gorge, fixée par un arceau métallique, une vipère noire. Vivante.

En mer du Nord, quelque part entre la Norvège et l’Écosse, un car ferry sombre. Des centaines de passagers étaient à son bord… Une catastrophe sans précédent. Sans nul doute, un attentat. Non revendiqué et sans mobile apparent.

Existe-t-il un lien entre ces deux affaires ? Certes, le commissaire Kate Beauchamp, en charge de l’enquête sur le maniaque au serpent, est l’une des rescapées du naufrage. Une simple coïncidence, bien sûr. À moins que…

Ancien reporter au Sun et au Daily Telegraph, Boris Starling, né en 1969, vit dans le Dorset (UK) et travaille pour une agence spécialisée dans la gestion de crise. Vendredi saint (Archipoche, 2016), son premier roman, a été comparé outre-Manche au Silence des agneaux et à Seven. L’Archipel a publié par la suite Vodka (2006).

 

Mon avis : 

Ce roman de Boris Starling est tout simplement parfait ! Rien ne manque à l’histoire ni au suspense.  Il est incompréhensible que cet écrivain ne soit pas plus connu en France. Ce deuxième roman que je lis, après Vendredi Saint, me donne envie d’en lire plus de cet auteur.

Page 2 of 3

Fièrement propulsé par WordPress & Thème par Anders Norén