Alexis Aubenque, le polar américain made in France 

Alexis Aubenque publie un nouveau thriller aux éditions du Toucan. Nous avons posé quelques questions à cet auteur qui écrivait de la science-fiction avant de se tourner avec succès dans l’écriture de romans policiers.

 Peu d’auteurs français, placent le déroulement de leurs romans aux États-Unis, chasse gardée de bien des grands écrivains de polars. 
 Toutefois, à l’instar de Maxime Chattam, Alexis Aubenque livre des histoires au suspense plus qu’efficace puisqu’une fois commencée leur lecture est difficile à arrêter. Le tout se déroulant au pays des James Ellroy (Le dahlia noir, L.A. confidential), Thomas Harris (Dragon rouge)… 
Peux-tu nous dire comment tu es venu à l’écriture ?
Par hasard. Je n’avais jamais eu l’ambition d’écrire avant l’âge de 24 ans, je rêvais à la vérité d’être éditeur, mais il se trouve que faisant mon service militaire, je suis tombé dans un endroit où il y avait un ordinateur personnel (à l’époque, 1995, c’était peu courant !), et par simple amusement je me suis mis à écrire le début d’une histoire et, à ma surprise, des lignes et des lignes sont sorties, j’ai adoré ça. Pleins d’idées me venaient, et dès que j’ai eu fini l’armée, j’ai acheté un PC et n’ai plus jamais cessé d’écrire depuis. 
Quel a été ton parcours ?
Après une maîtrise en Sciences économiques, j’étais programmé pour être banquier, mais j’avais le rêve de travailler dans l’édition, et, de fait, après l’armée, j’ai commencé à croire que j’avais un certain talent d’écrivain. Il m’a fallu attendre six ans et huit manuscrits qui dorment encore dans mes placards pour que j’aie enfin la chance d’être publié. C’était un roman de science-fiction « La chute des mondes », puis j’ai continué dans ce genre jusqu’en 2008, avant de me tourner vers le roman policier. 
Ton entourage a-t-il soutenu les débuts de ta carrière d’auteur ? Oui, même si certains avaient des doutes, à partir du moment que je gagnais ma vie d’une autre façon cela ne posait de problème à personne, au contraire. Ma mère était ma première fan, mais est-ce étonnant ? 
Tu as écrit de la science-fiction, maintenant tu écris des romans policiers. Si ces deux genres appartiennent à la littérature qu’on appelle « populaire », passer de l’un à l’autre est peu commun. Surtout si l’on considère le succès de tes romans SF. Comment s’est faite cette transition ?
Personnellement, je suis très éclectique dans mes goûts littéraires, j’aime tout, mais je dois avouer que j’ai un petit faible pour la littérature dite de genres, à savoir la SF, le fantastique et le polar. Ainsi, cela ne m’a posé aucun problème de passer de la SF au polar, tant j’aime les deux genres.
Mais, pour la petite histoire, je suis passé de la SF au polar par simple défi de mon éditrice d’alors qui m’a poussé à écrire un roman policier. Elle était persuadée que j’étais fait pour ça. Je l’ai écoutée et ne le regrette pas.
J’aurais adoré continuer à écrire de la SF en parallèle mais mon éditeur d’alors ne l’a pas entendu de cette oreille et à mis fin à ma série « L’empire des étoiles » quand il a appris que je faisais du polar chez un autre éditeur. 
Vas-tu écrire encore de la SF ?
 Non, pour l’instant aucun projet en vue. Même si je rêve de m’y remettre, mes projets de polars occupent tout mon temps, mais dans quelques années, très certainement. 
Quels sont les auteurs qui t’influencent ou qui te servent de modèle ? 
En SF, Frank Herbert, Dan Simmons et Robert Silverberg. En polar, James Ellroy, Thomas Harris, Robert Crais. 
Comment trouves-tu l’inspiration ?
Je n’en sais rien. C’est la magie de la création. Je pars souvent d’un décors ou d’un fait de société et puis tout se met en place au fil des jours dans ma tête.
Comment travailles-tu sur tes livres ?
Tous les jours, matin et soir. Je passe beaucoup de temps à réfléchir en écoutant la musique, électronique et rock. À faire tourner les idées dans ma tête dans tous les sens, jusqu’à ce que je trouve la bonne disposition. J’écris au préalable un squelette et après je me lance. Je n’aime pas l’idée de faire un plan trop structuré. C’est seulement en écrivant au jour le jour que les meilleurs idées apparaissent. En tout cas, c’est comme ça que je fonctionne. 
Tes romans policiers se déroulent aux États-Unis, pourquoi pas en France ?
Au départ, c’était pour rendre un hommage à la série « Twin Peaks ». J’aimais tellement cet univers que je voulais écrire un polar dans ce genre d’atmosphère, puis les choses allant, j’ai continué ma série, mais j’ai pas mal d’idées de romans policiers se situant en France. Mais il faut que je trouve le temps. Là aussi, c’est comme pour la SF, viendra le bon moment. 
Peux-tu nous présenter ton nouveau roman : Stone island ?
 En quelques mots, Stone island est mon tout dernier bébé, il s’agit toujours d’un roman policier, mais bien plus léger, que les précédents, ne serait-ce que par le lieux où se situe l’intrigue, une île polynésienne. Soleil, plage, bronzette, surfeurs, paillotes, cocktails, sont au rendez-vous.
Je qualifierai ce nouveau roman de comédie romantique policière. Un livre en hommage à la série Magnum, qui n’a qu’un seul but : vous faire passer un bon moment le sourire sur les lèvres…

Propos recueillis par Emmanuel Fleury